Un bilan riche pour le dialogue technique 2023-2025 sur le Dossier de demande d’autorisation de création (DDAC) de Cigéo
Le dialogue technique sur le Dossier de demande d’autorisation de création (DDAC) de Cigéo s’achève sur un bilan riche d’échanges autour de 380 questions posées par la société civile et d’un scénario co-construit d’abandon du stockage pendant son fonctionnement.

Dernière séance plénière du dialogue technique le 30 septembre 2025.
- © ASNROrganisé par l’ASNR, l’ANCCLI et le CLIS de Bure, le dialogue technique démarré début 2023 a associé la société civile à l’ensemble de la phase d’expertise technique menée par l’ASNR sur le Dossier de demande d’autorisation de création du centre de stockage de Cigéo.
Dans le contexte d’une instruction conséquente sur un dossier et une installation hors norme, une cinquantaine de personnes de l’ASNR ont été mobilisées pour la réussite de ce dialogue technique.
15 rencontres en plénière ou en groupes thématiques ont ponctué les trois années du dialogue technique consacré à la sûreté nucléaire du potentiel centre de stockage, à la radioprotection du personnel, du public et de l’environnement.
Près de 100 participants du CLIS de Bure, de commissions locales d’information (CLI), d’associations et experts indépendants ont échangé avec les experts de l’ASNR sur les données de base de l’évaluation de la sûreté (saison 1), la sûreté en exploitation des installations de surface et souterraines (saison 2), et en après-fermeture (saison 3).
Les 380 questions recueillies ont permis à l’ASNR de prendre en compte les préoccupations de la société civile à chaque étape de son expertise technique.
L’autre contribution majeure du dialogue technique est la co-construction d’un scénario d’évolution de Cigéo non traité dans le DDAC. Issu d’une réflexion participative et itérative, il postule un abandon du site pendant sa phase d’exploitation à la suite d’une rupture sociétale, sans fermeture du stockage. L’évaluation partagée des enjeux de sûreté associés a été l’occasion pour les participants de la société civile de s’immerger dans le processus d’expertise.
L’ASNR a conduit des modélisations spécifiques sur la base des hypothèses sélectionnées par les participants pour estimer les conséquences de ce scénario d’abandon sur le très long terme.
Lors de la réunion du 30 septembre 2025, les participants de la société civile ont appréhendé les résultats de calculs et en ont tiré des enseignements ou des recommandations.
Ce travail conjoint inédit constitue une véritable plus-value pour l’évaluation de la robustesse du stockage et donc pour l’expertise de l’ASNR. À la demande de l’ASNR, l’Andra s’est engagée à intégrer ce scénario à son dossier lors de sa prochaine révision.
À l’issue de l’instruction technique qu’elle a menée, l’ASNR rendra son avis en novembre 2025 sur la demande déposée par l’Andra, tel que prévu par l’article L. 542-10-1 du code de l’environnement.
L’avis de l’ASNR présentera la synthèse de l’analyse technique et de l’expertise du dossier, au regard des attendus réglementaires applicables à une installation nucléaire de stockage géologique de déchets radioactifs en couche profonde, ainsi que les perspectives d’encadrement des futures étapes de la vie du projet par des prescriptions techniques, dans l’hypothèse où celui-ci serait autorisé. Cet avis sera rendu public et présenté au Parlement. Il a vocation à éclairer les consultations réglementaires à venir, qui constituent la seconde phase de la procédure d’examen du dossier, après l’instruction technique : autorité environnementale, collectivités territoriales de Meuse et de Haute Marne, comité local de l’eau, Commission locale d’information (CLI), et surtout l’enquête publique, qui sera organisée par la Préfecture de la Meuse en 2026.