Soutenance de thèse d'Afi HENYOH : Relations entre l’exposition au radon et les effets sur la santé : revue de la littérature, méta-analyse, et analyse au sein de la cohorte CONSTANCES
Mme Afi Mawulawoe Sylvie HENYOH soutient sa thèse le mercredi 29 octobre 2025, à l'auditorium de l'ASNR à Fontenay-aux-Roses. Sa thèse est intitulée « Relations entre l’exposition au radon et les effets sur la santé : revue de la littérature, méta-analyse, et analyse au sein de la cohorte CONSTANCES ».
Cette thèse de doctorat a été préparée dans le laboratoire d’épidémiologie (PSE-Santé/SESANE/LEPID) de l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR), sous la direction d’Olivier Laurent (PhD, HDR) et le co-encadrement d’Enora Cléro (PhD).

Le radon, gaz radioactif d’origine naturelle, constitue la principale source d’exposition aux rayonnements ionisants à l’échelle mondiale du fait de sa présence ubiquitaire. L’ensemble de la population est exposé au radon tout au long de la vie, à des niveaux variables selon les zones géographiques d’habitation. Son effet cancérogène pulmonaire est solidement établi, tant dans le cadre d’expositions professionnelles chez les travailleurs de mines que dans le cadre d’expositions résidentielles dans la population générale. En revanche, son implication potentielle dans le développement de cancers d’autres localisations ou de pathologies non cancéreuses demeure incertaine à ce jour.
Cette thèse a pour objectif de contribuer à l’amélioration des connaissances sur les effets sanitaires de l’exposition chronique au radon, dans une perspective d’aide à l’expertise et la décision. Elle s’est articulée autour de trois objectifs spécifiques. Le premier objectif était de mener une synthèse qualitative de l’ensemble de la littérature disponible sur les effets sanitaires du radon autres que le cancer du poumon, afin d’identifier les forces, limites et lacunes de la littérature actuelle. Le deuxième objectif était de réaliser une synthèse quantitative des résultats issus d’études fournissant des données originales de qualité suffisante parmi la liste des études identifiées en objectif 1. Ces deux premiers objectifs ont constitué la première partie de la thèse. Enfin le troisième et dernier objectif était d’étudier de manière approfondie le risque de plusieurs cancers potentiellement associés à l’exposition résidentielle au radon en population générale, en s’appuyant sur les données longitudinales de 62 448 participants de la cohorte CONSTANCES. Ce dernier objectif a constitué la seconde partie de la thèse. Une attention particulière a été portée sur le risque de cancer à l’âge adulte en lien avec les expositions cumulées au radon durant l’enfance, mais aussi plus largement sur le rôle de l’âge au moment de l’exposition, ainsi que sur les interactions potentielles entre le radon et d’autres facteurs de risque de cancer. Cet objectif a nécessité la reconstitution de l’exposition résidentielle au radon sur la vie entière dans la population étudiée, l’identification des événements de santé d’intérêt à partir de différentes sources (auto-questionnaires et bases de données médico-administratives nationales), et l’application d’approches analytiques avancées d’inférence causale visant à réduire les biais potentiels dans l’estimation des risques de cancer selon leur localisation.
La première partie de la thèse a permis de mettre en évidence l’hétérogénéité, les limites méthodologiques et les manques de connaissance dans la littérature existante, dont certains ont été spécifiquement explorés dans la partie 2. Dans l’ensemble, les résultats obtenus ne permettent pas de conclure à l’existence d’associations robustes. L’association bien établie entre le radon et le cancer du poumon n’est toutefois pas remise en cause. Cependant, les résultats obtenus soulignent la nécessité de poursuivre les recherches au sein de larges cohortes suivies sur plusieurs décennies. Ce travail de thèse invite également à approfondir l’étude du rôle de l’âge à l’exposition, en particulier à partir de l’adolescence, période au cours de laquelle des signaux, bien que non robustes à ce stade, semblent émerger pour plusieurs localisations cancéreuses.
Composition du jury
- Philippe GLORENNEC (Professeur, Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, Université de Rennes) : Président
- Nora FENSKE (Chercheuse, Bureau Fédéral de Radioprotection / Bundesamt für Strahlenschutz, Université de Munich, Allemagne) : Rapportrice
- Bénédicte JACQUEMIN (Directrice de Recherche, Inserm, Université de Rennes) : Rapportrice
- Pascal GUENEL (Chercheur émérite, Inserm, Université Paris-Saclay) : Examinateur
Mots-clés
rayonnement ionisant, radon, cancer, cohorte CONSTANCES, inférence causale, analyse de survie
Infos pratiques
Date – Horaires :
Le mercredi 29 octobre 2025 à 13h30.
Lieu :
Auditorium de l'ASNR, bâtiment 01, 31 avenue de la Division Leclerc, Fontenay-aux-Roses
En visio :
Vous pourrez également suivre cette soutenance via Teams