Exposition de la population aux rayonnements ionisants due aux actes d’imagerie médicale diagnostique réalisés en France en 2022

  • Santé

  • Communiqué de presse

19/05/2025

Conformément aux missions qui lui sont confiées par le code de la santé publique, l’ASNR analyse tous les cinq ans, l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants due aux examens d’imagerie médicale diagnostique.

La nouvelle édition de ce bilan, appelé ExPRI (Exposition de la population aux rayonnements ionisants), porte sur l’année 2022. Ce rapport propose une analyse par modalité d’imagerie (radiologie conventionnelle, dentaire, scanographie, médecine nucléaire et radiologie interventionnelle à visée diagnostique), par région anatomique explorée, par âge et par sexe. Il est réalisé à partir des actes d’imagerie diagnostique extraits d’un échantillon représentatif des bénéficiaires de l’assurance maladie. 

> Télécharger l'édition 2025 du rapport ExPRI (PDF 3,44 Mo)

A retenir

La nouvelle édition du rapport ExPRI présente l’évolution de l’exposition de la population française en imagerie diagnostique en 2022 comparativement au bilan précédent qui portait sur l’année 2017. Ses principales conclusions sont les suivantes :

  • La fréquence d’actes passe de 1 181 à 1 083 actes pour 1000 bénéficiaires entre 2017 et 2022, ce qui représente une diminution de 8 %. Cette baisse globale est principalement due à une diminution d’environ 19 % des actes de radiologie conventionnelle. Les fréquences d’actes en scanographie et en médecine nucléaire diagnostique ont, quant-à-elles, augmenté d’environ + 11 % et + 22 %, respectivement.
  • La dose efficace annuelle moyenne par bénéficiaire a très légèrement augmenté entre 2017 et 2022 (+2,6 %) et passe de 1,53 mSv à 1,57 mSv. Cette augmentation est essentiellement liée aux actes de scanographie et de médecine nucléaire, qui entrainent des doses plus élevées, et pour lesquels la proportion a augmenté sur la période au regard de la radiologie conventionnelle.
  • Près de 43 % de la population a bénéficié, en 2022, d’un ou plusieurs actes diagnostiques. La proportion de femmes exposées est très nettement plus élevée que celle des hommes : 47,3 % contre 37,8 %. La proportion d’individus exposés au sein de la population dépend fortement de l’âge, d’environ 15 % pour les plus jeunes enfants à un peu moins de 70 % pour les femmes âgées d’environ 65 à 74 ans et environ 55 % pour les hommes âgés d’environ 65 à 84 ans.
  • Cette population effectivement exposée a bénéficié en moyenne de 2,54 actes au cours de l’année 2022. Ce nombre est variable selon l’âge : les enfants de moins de 10 ans ont eu en moyenne moins de 2 actes annuels, les adultes de plus de 75 ans environ 3,4.
  • La dose efficace individuelle cumulée par cette population exposée en 2022 était en moyenne de 3,7 mSv. La distribution de cette dose est extrêmement hétérogène : la moitié a reçu une dose inférieure ou égale à 0,1 mSv, 75 % a reçu une dose inférieure à 1,9 mSv, tandis que les 5 % les plus exposés ont reçu une dose supérieure à 18,6 mSv.

Pour aller plus loin

Trois sujets d’intérêt ont fait l’objet d’analyses complémentaires :

CBCT dentaire :

Compte-tenu du développement rapide du CBCT dentaire (cone beam computed tomography), la radiologie dentaire a été analysée de manière plus spécifique. Les données montrent en effet une forte augmentation (56 %) du nombre d’actes de CBCT dentaire entre 2017 et 2022, à mettre toutefois en regard d’une utilisation faible (une dizaine d’actes pour 1000 bénéficiaires) par rapport à la radiographie panoramique dentaire (une centaine d’actes pour 1000 bénéficiaires). La radiographie panoramique dentaire est également en augmentation de 11 %. À l’inverse, le scanner de la face (dentascan), peu utilisé (moins de 6 actes pour 1000 bénéficiaires), est en diminution de 16 %.

Comparaison à l’international :

Les données françaises issues des rapports ExPRI ont été comparées à celles au niveau mondial issues du dernier rapport de l’UNSCEAR, paru en 2022, sur les données 2009-2018. De manière générale, les tendances sur les fréquences d’actes et les doses efficaces moyennes individuelles au niveau français sont similaires à celles observées au niveau mondial en particulier pour les pays à niveau de revenu comparable.

Impact de l’épidémie de COVID-19 :

Entre la publication du précédent rapport ExPRI qui concernait les données de l’année 2017 et celle du présent rapport relatif aux données de 2022, la France a été touchée par l’épidémie de COVID-19. Aussi, l’impact de cette épidémie sur l’exposition en imagerie diagnostique a été étudiée spécifiquement sur l’année 2020, la plus touchée par l’épidémie. Les données montrent qu’en avril 2020, mois le plus impacté du fait du confinement, le nombre d’actes diagnostiques utilisant les rayonnements ionisants a baissé d’environ 70 % par rapport à l’attendu. Le nombre d’actes sur la totalité de l’année 2020 est inférieur de 10 % par rapport à l’attendu, et a eu pour conséquence une diminution de la dose annuelle moyenne par bénéficiaire d’environ 8 % (1,44 mSv en 2020).

 

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