Incident de radioprotection au centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) ayant conduit à l’irradiation localisée d’un travailleur

Introduction
Le 24 juillet 2025, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France a déclaré à l’ASNR un évènement significatif de radioprotection concernant l’irradiation localisée d’un travailleur par le faisceau de l’accélérateur de particules AGLAE, utilisé à des fins d’analyse des œuvres d’art et d’objets anciens.

Le 24 juillet 2025, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France a déclaré à l’ASNR un évènement significatif de radioprotection concernant l’irradiation localisée d’un travailleur par le faisceau de l’accélérateur de particules AGLAE, utilisé à des fins d’analyse des œuvres d’art et d’objets anciens. 

L’irradiation a engendré un érythème au niveau de l’impact du faisceau sur le bras du travailleur, c’est-à-dire une brûlure radiologique du premier degré qui se manifeste par une rougeur de la peau, caractéristique d’un effet déterministe des rayonnements ionisants. Le travailleur a été pris en charge par son médecin traitant et par le médecin du travail, qui bénéficient de l’appui d’un médecin spécialisé de l’Etablissement de santé de référence régional pour le risque nucléaire et radiologique et des experts de l’ASNR pour la reconstitution de la dose.

L’ASNR a mené une inspection réactive sur site le 30 juillet 2025. Cette inspection a permis d’examiner les premières causes identifiées par le C2RMF, parmi lesquelles figure un dysfonctionnement de l’automate de sécurité prévu par les normes applicables aux accélérateurs de particules dans les domaines industriels et la recherche (NF M 62-105). Ainsi, le faisceau de particules n’a pas été interrompu par l’automate de sécurité lorsque le travailleur s’est introduit dans la salle d’expérimentation. Par ailleurs, il ressort de l’inspection une culture de radioprotection perfectible, en particulier pour la prévention des risques liés à l’accélérateur de particules.  

L’inspection a par ailleurs permis de préciser les conditions dans lesquelles le travailleur a été exposé, ce qui permettra à l’ASNR de fournir aux médecins concernés une reconstitution de la dose reçue.

Le C2RMF, à la suite de l’inspection du 30 juillet 2025 et de la déclaration d’évènement significatif de radioprotection, devra présenter à l’ASNR l’analyse détaillée de l’évènement, des causes profondes ayant conduit à cet incident et des actions correctives prises et envisagées. Il devra par ailleurs fournir les réponses aux différentes demandes de la lettre de suite d’inspection. 

En raison de la survenue d’effets déterministes liés à l’exposition, cet événement a été classé au niveau 3 de l’échelle INES (échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité). 

L’ASNR s’assurera de la remise en conformité de l’installation et de la bonne prise en compte du retour d’expérience par l’établissement. Elle veillera au partage de ce retour d’expérience, à la fois au niveau national et au niveau international, compte tenu du niveau de classement de cet événement dans l’échelle INES.

Avis d'incident

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Type de contenu

L’ASNR et la SFMN font le bilan des actions en cours et des travaux à mener de concert pour répondre aux enjeux du développement de traitements innovants en médecine nucléaire

Introduction
Le collège de l’ASNR a reçu la Société Française de Médecine Nucléaire (SFMN), le 1er juillet 2025, dans le cadre du suivi de l’accord-cadre signé, en mars 2021, entre l’ASN et la SFMN. Etaient présents le président et le secrétaire général de la SFMN ainsi que des représentants des groupes de travail « radioprotection » (GT RP) et « radiothérapie interne vectorisé » (GT RIV) de la SFMN. Le président du Collège National Professionnel de Médecine Nucléaire (CNP) a également pris part aux échanges.

Le collège de l’ASNR a reçu la Société Française de Médecine Nucléaire (SFMN), le 1er juillet 2025, dans le cadre du suivi de l’accord-cadre signé, en mars 2021, entre l’ASN et la SFMN. Etaient présents le président et le secrétaire général de la SFMN ainsi que des représentants des groupes de travail « radioprotection » (GT RP) et « radiothérapie interne vectorisé » (GT RIV) de la SFMN. Le président du Collège National Professionnel de Médecine Nucléaire (CNP) a également pris part aux échanges.

Cette réunion, inscrite dans le double contexte du fort développement de la RIV et de la réforme des autorisations de soins en médecine nucléaire, a permis d’aborder les sujets d’intérêt commun en lien avec les actions inscrites dans le plan d’actions défini précédemment entre l’ASN et la SFMN. Elle a été l’occasion de mentionner la mise en place d’un fonctionnement en mode projet de l’ASNR pour faciliter l’instruction des autorisations délivrées dans le cadre des essais cliniques. Par ailleurs, l’ASNR et la SFMN soulignent la nécessité de mettre autour de la table l’ensemble des acteurs, agences de contrôle, fabricants, promoteurs, investigateurs, prestataires de soins ainsi qu’associations professionnelles afin de permettre le développement de l’innovation dans un cadre sécurisé et ceci au bénéfice des patients.

Par ailleurs, cet échange a été l’occasion d’évoquer les enjeux et travaux de recherche de l’ASNR dans ce domaine et sa volonté d’accompagner les professionnels de médecine pour encourager l’acquisition des connaissances visant une utilisation plus sûre et optimisée des radionucléides en médecine nucléaire. 

Parmi les sujets d’intérêt commun, peuvent être cités :

  • Les travaux engagés pour appréhender le fort développement de la RIV, auxquels participent l’ASNR et la SFMN aux côtés des autres parties prenantes du domaine : travaux du groupe permanent d’experts en radioprotection sur les essais cliniques en médecine nucléaire et  sur les consignes au patient et à son entourage, groupe de travail mis en place par l’ASNR sur le déclenchement des portiques dans les centres de tri en lien avec les traitements au lutétium-177, travaux en cours sur l’utilisation des nouveaux médicaments radiopharmaceutiques, avec une première action commune avec également la SOFRA et la SFPM, consistant à recenser les données permettant d’évaluer les enjeux de radioprotection pour l’actinium-225 … ;

  • Les enjeux liés aux ressources humaines en termes d’attractivité des services et de formation des professionnels notamment dans le contexte du développement de la RIV ainsi que ceux liés au recours de la télémédecine ;

  • L’augmentation du nombre d’événements significatifs de radioprotection (ESR), qui est observée dans le contexte d’une forte augmentation des actes et d’une meilleure culture de déclaration de ces événements, et l’opportunité de mettre à disposition une échelle de communication pour les ESR concernant les patients qui bénéficient d’un acte de médecine nucléaire à l’instar de celle élaborée en radiothérapie (https://www.asn.fr/controle/ines-et-asn-sfro) ;

  • L’évolution des fréquences d’inspection en médecine nucléaire pour mieux prendre en compte les enjeux de radioprotection en radiothérapie interne vectorisée ;

  • Les travaux de recherche sur la dosimétrie en Médecine Nucléaire pour mieux prédire la réponse au traitement et les risques d’effets indésirables ;

  • La participation de la SFMN à des groupes de travail sur la sixième édition du Plan National de Gestion des Matières et des Déchets Radioactifs (PNGMDR).

Enfin, les futures évolutions réglementaires seront l’occasion de nouveaux échanges : l’actuelle révision de la décision n° 2008-DC-0095 de l’ASN devra permettre de mieux prendre en compte les enjeux de radioprotection liés à la gestion des déchets et effluents, notamment pour les nouveaux radionucléides. Les orientations d’évolution de cette décision feront l’objet d’une consultation des parties prenantes, parmi lesquelles la SFMN.

Région Île-de-France : sûreté nucléaire et radioprotection en 2024

Introduction
À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, les divisions de Paris et d’Orléans de l’ASNR présentent les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Île-de-France.

En 2024, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant

À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, les divisions de Paris et d’Orléans de l’ASNR présentent les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Île-de-France.


Ce qu’il faut retenir pour la région Île-de-France

En 2024, l’ASN a réalisé 240 inspections dans la région Île-de-France, dont 90 dans la sûreté nucléaire, 127 dans le nucléaire de proximité (dont 4 dans le domaine des sites et sols pollués), 14 dans le domaine du transport de substances radioactives (TSR) et 9 concernant les organismes et laboratoires agréés par l’ASN.

En 2024, sept événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASN dans le domaine du nucléaire de proximité, trois au niveau 1 de l’échelle INES dans le domaine des installations nucléaires de base (INB) et un au niveau 1 de l’échelle INES dans le domaine du TSR.

Un signalement en application de l’article 40 du code de procédure pénale concernant la falsification de documents par un organisme de contrôle a été dressé.


Le contrôle des installations nucléaires de base

Site CEA de Fontenay-aux-Roses

L’ASN considère que le niveau de sûreté du CEA de Fontenay-aux-Roses est acceptable.

En 2023, deux chantiers majeurs ont été mis à l’arrêt à la suite de difficultés contractuelles et techniques, entraînant un décalage des échéances de démantèlement. Le CEA doit renforcer sa vigilance sur l’articulation des dossiers et des travaux projetés sur le site et poursuivre la mise en place d’actions fortes pour maîtriser et fiabiliser les délais associés.

Si des améliorations dans la gestion des déchets et des transports de substances radioactives ont été observées en 2024, le CEA doit néanmoins poursuivre ses efforts sur les moyens de gestion de crise et la maîtrise du risque incendie. 

Site CEA de Saclay

L’ASN considère que les installations nucléaires de base (INB) du site CEA de Saclay sont exploitées dans des conditions de sûreté satisfaisantes dans l’ensemble. Elle constate la poursuite, au cours de l’année 2024, des opérations visant à réduire l’inventaire radiologique entreposé dans les INB.

Les opérations de préparation au démantèlement et les travaux de démantèlement continuent de se poursuivre pour les installations concernées. La gestion de leur avancement, ainsi que la maîtrise des calendriers associés, demeurent un enjeu majeur.

Les travaux de construction des nouveaux locaux de gestion des situations d’urgence, retardés par la découverte de défauts de ferraillage du génie civil, se sont achevés en 2024. Ces locaux ont été mis en service par le CEA fin 2024. 

A la suite d’une inspection de revue réalisée en mai 2024, l’ASN considère que la surveillance des intervenants extérieurs sur le site CEA de Saclay n’est pas assurée de manière satisfaisante et se révèle globalement insuffisante. Toutefois, les premières réponses apportées par le CEA sont apparues satisfaisantes et l’ASNR contrôlera en 2025 l’évolution de la situation.

Usine de production de radioéléments artificiels de CIS bio international

L’ASN considère que la dégradation du niveau général de sûreté de l’installation constatée en 2023 n’a pas été rattrapée en 2024, malgré les efforts de l’exploitant mobilisant son personnel aux différents niveaux de l’organisation. Le nombre d’événements significatifs déclarés à l’ASN a diminué en 2024, même si les facteurs organisationnels et humains restent surreprésentés dans les causes identifiées de ces événements. 

L’ASN note, comme l’année précédente, les difficultés rencontrées par CIS bio international pour respecter les échéances associées aux actions décidées à la suite d’inspections ou d’événements significatifs et issues du plan d’action associé au réexamen.

La rigueur d’exploitation, le maintien de la culture de sûreté et le pilotage des projets industriels ou visant à améliorer la sûreté ou la radioprotection restent les axes sur lesquels CIS bio international doit porter ses efforts. 

Domaine médical

En 2024, au niveau national, la radioprotection dans le domaine médical reste globalement satisfaisante, bien que plusieurs signaux faibles appellent à la vigilance. Des tensions sur les effectifs (MERM, physiciens médicaux, médecins), une externalisation mal encadrée de certaines missions (notamment en imagerie), ainsi qu’une progression rapide de la téléradiologie contribuent à une complexification des organisations de soins et à une dilution des responsabilités.

En radiothérapie et curiethérapie, la radioprotection des travailleurs est prise en compte de manière satisfaisante mais des points sont à améliorer sur les consignes en cas d’urgence.
Concernant la radioprotection des patients, la qualité des contrôles de qualité a progressé, et les établissements ont globalement une démarche formalisée pour la déclaration et l’enregistrement des dysfonctionnements.
L’analyse des événements ainsi que l’identification des actions correctives associées sont globalement satisfaisantes sauf pour un centre. En revanche, des progrès sur l’intégration des enseignements de ces événements à l’analyse des risques a priori est attendue.
Concernant le management du risque, la situation est hétérogène entre un très bon développement pour certains centres et le caractère perfectible pour d’autres. Par ailleurs, concernant la conduite du changement, un centre inspecté ne dispose pas d’une organisation satisfaisante. Les modalités d’habilitation au poste de travail des professionnels sont formalisées et maitrisées sauf pour un centre.
L’ASNR reste attentive à la conduite du changement, la gestion de projet et la gestion des évènements.

En médecine nucléaire, dans le cas d’un nouveau service ou d’une reprise d’activité, une remise en conformité des installations par rapport à la réglementation est indispensable.
Concernant la radioprotection des travailleurs, cette dernière est globalement satisfaisante à propos de l’organisation et du zonage radiologique (sauf pour deux sites) voire très satisfaisante à propos de la formation sauf pour un site. En revanche, excepté pour deux services, la coordination des mesures de prévention et l’analyse de la dosimétrie peuvent s’améliorer.
Concernant la radioprotection des patients, l’organisation de la physique médicale est satisfaisante sauf pour un service et l’analyse des doses délivrées aux patients est réalisée de manière satisfaisante pour tous les services.
Concernant les vérifications de radioprotection, la mise en œuvre des vérifications des équipements de travail et de l’instrumentation de radioprotection est satisfaisante. Le programme des vérifications des lieux de travail et des lieux de travail attenants aux zones délimitées est souvent incomplet.
Concernant les contrôles de qualité des dispositifs médicaux, ces derniers sont satisfaisants.
Concernant la gestion des déchets et des effluents contaminés, un local de livraison est bien systématiquement présent, et la vérification des activités volumiques des effluents ainsi que la vérification du fonctionnement des détecteurs de fuite sont satisfaisantes. Les plans de gestion des effluents et des déchets ne sont pas toujours complets.
Concernant la gestion des évènements en radioprotection, tous les évènements sont enregistrés et analysés, à l’exception de deux services qui ne les recensent pas.
L’ASNR reste attentive à la coordination des mesures de prévention, à l’analyse de la dosimétrie des travailleurs, à l’exhaustivité du programme des vérifications des lieux de travail et des lieux de travail attenants, ainsi qu’au contenu des plans de gestion des effluents et des déchets.

Pour les pratiques interventionnelles radioguidées, concernant la radioprotection des travailleurs, le zonage radiologique des installations est globalement correctement effectué au regard des vérifications. La formation à la radioprotection des travailleurs n’est pas réalisée systématiquement dès l’arrivée du travailleur mais est, en général, bien renouvelée tous les trois ans. Ce dysfonctionnement est plus fréquemment retrouvé pour le personnel médical.
Concernant les vérifications de radioprotection, les établissements ont peu intégré la responsabilité de l’employeur dans la définition des vérifications (modalités, périodicités, contenu). La réglementation fait toujours l’objet d’incompréhension et les établissements ne font pas toujours des vérifications pertinentes. La mise en place d’un programme de vérifications est souvent constatée mais le traitement des non-conformités est trop rarement formalisé.
Concernant la radioprotection des patients, la démarche d’optimisation est relativement plus avancée dans les services d’imagerie interventionnelle que dans les blocs opératoires. L’organisation mise en place pour l’intervention du physicien médical est souvent incomplète. La démarche d’optimisation est, souvent, non aboutie et toujours en cours de mise en place. La discussion sur les pratiques dans un objectif d’optimisation entre le physicien médical et les praticiens est quasiment inexistante lorsque la physique médicale est déléguée à un prestataire externe. La réalisation de la formation à la radioprotection des patients des médecins libéraux est peu suivie par les établissements, spécifiquement pour les établissements privés.
Concernant le contrôle de qualité des dispositifs médicaux, le suivi de la périodicité des contrôles de qualité externes et des levées des non-conformités relevées est souvent défaillant.
Concernant la gestion des événements, il y a une faible déclaration d’évènements significatifs de radioprotection. Cependant, les procédures encadrant les déclarations d’évènements existent et sont le plus souvent intégrées dans le processus global de déclaration en interne des événements indésirables. Les particularités du système de radiovigilance sont dans de nombreux cas manquantes.
Concernant les règles d’aménagement des locaux, les exigences réglementaires ne sont toujours pas respectées (plan du local, mesures dans les locaux attenants au local de travail, signalisation lumineuse).
L’ASNR reste attentive aux vérifications de radioprotection, à la démarche d’optimisation des doses délivrées aux patients, à la levée des non-conformités relevées lors des contrôles qualités des équipements, et aux règles d’aménagement des locaux.

Domaines industriel, vétérinaire et en recherche des rayonnements ionisants

Dans ces secteurs très hétérogènes, la radioprotection reste globalement maîtrisée, mais l’ASNR relève des écarts persistants entre établissements.

En radiographie industrielle, si les obligations de base sont généralement respectées, des failles demeurent dans la déclaration préalable obligatoire des chantiers par les opérateurs, l’organisation de la radioprotection (programme de vérification et plan de prévention), la signalisation de la zone d’opération, l’arrimage des appareils lors du transport et l’étalonnage des instruments de mesure.

Dans les laboratoires de recherche, il y a une hétérogénéité entre des grands sites de recherche et des unités réalisant de l’imagerie fonctionnelle de rongeurs avec un état de la radioprotection satisfaisant et les petits centres de recherche intervenant dans le domaine de la biologie cellulaire et moléculaire avec un état de la radioprotection nettement perfectible.

Domaines des sites et sols pollués radiologiques

L’ASN rappelle que les pratiques d’assainissement des sites pollués radioactifs doivent être mises en œuvre en tenant compte des meilleures méthodes et techniques disponibles, dans des conditions économiques acceptables. L’ASN a émis dix avis concernant :

  • Les mesures de gestion de la pollution radiologique de plusieurs sites, à l’attention du Préfet ;
  • Des aménagements d’urbanisme, envers l’autorité environnementale ;
  • Une levée de doute suite à l’inondation d’un collège à Gif-sur-Yvette (91).

La division participe aussi, en lien avec les Préfets de département, à la création et à la mise à jour des secteurs d’information sur les sols (SIS) concernant des pollutions radiologiques.

Enfin, la division a participé à différents échanges techniques avec les porteurs de projets et les différents acteurs de l’Etat, concernant la réalisation de diagnostics sur trois sites pollués en Seine-Saint-Denis, en amont de leur assainissement.

Quatre inspections ont été réalisées sur des opérations d’assainissement en Ile-de-France en 2024 : au fort de Vaujours, au laboratoire de Marie Curie à Arcueil, à l’Ile Saint Denis et à l’Institut Curie de Paris.

L’ASN estime que l’état de la radioprotection des sites inspectés est satisfaisant (travailleur, population).


Les divisions de Paris et d’Orléans de l’ASNR assurent la mise en œuvre des missions de contrôle sur le terrain pour toutes les installations et activités nucléaires civiles en région Île-de-France. Elles instruisent les demandes d’autorisation, vérifient la conformité à la réglementation relative à la sûreté nucléaire, à la radioprotection, à la gestion des équipements sous pression ainsi qu’à la protection de l’environnement. Elles assurent également l’inspection du travail dans les centrales nucléaires.

En cas de situation d’urgence radiologique, elles assistent les préfets dans la protection des populations et participent à la préparation des plans d'urgence. Les divisions de Paris et d’Orléans de l’ASNR sont aussi actives dans l’information du public, notamment via les Commissions locales d’information (CLI), et entretiennent des liens avec les médias, élus, associations, exploitants et autorités locales.

Type de contenu

Région Nouvelle-Aquitaine et ex-Midi-Pyrénées : sûreté nucléaire et radioprotection en 2024

Introduction
À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, la division de Bordeaux de l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Nouvelle-Aquitaine et ex-Midi-Pyrénées .

En 2024, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant

À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, la division de Bordeaux de l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Nouvelle-Aquitaine et ex-Midi-Pyrénées.


Ce qu’il faut retenir pour la région Nouvelle-Aquitaine et ex-Midi-Pyrénées

En 2024, l’ASN a réalisé 189 inspections dans la région Nouvelle-Aquitaine et ex-Midi-Pyrénées, dont 83 inspections dans les centrales du Blayais, de Civaux et Golfech, 91 dans le nucléaire de proximité, 6 dans le domaine du transport de substances (TSR) et 9 concernant les organismes et laboratoires agréés par l’ASN.

En 2024, 11 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASN. 

Par ailleurs, deux événements significatifs pour la radioprotection survenus dans les activités nucléaires de proximité ont été classé au niveau 2 et 4 respectivement de l’échelle ASN‑SFRO (échelle spécifique pour les événements de radioprotection affectant des patients dans le cadre d’une procédure de radiothérapie).

L’ASN a par ailleurs réalisé 17 journées d’inspection du travail à la centrale nucléaire du Blayais, 12 journées à la centrale nucléaire de Civaux et 12 journées à la centrale nucléaire de Golfech.

Enfin, dans le cadre de leur mission de contrôle, les inspecteurs de l’ASN ont dressé un procès-verbal, et l’ASN a effectué un signalement au procureur en application de l’article 40 du code de procédure pénale en matière de sécurité des travailleurs


Le contrôle des centrales nucléaires de production d’électricité exploitées par EDF (Blayais, Civaux, Golfech)

Centrale nucléaire du Blayais 

L’ASN considère de nouveau que les performances de la centrale nucléaire du Blayais en matière de sûreté nucléaire sont en retrait par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. Les performances en matière de radioprotection et d’environnement rejoignent quant à elles cette appréciation générale.

En 2024, en matière de sûreté nucléaire, la centrale nucléaire du Blayais n’est pas parvenue à enrayer la dégradation des performances constatée depuis 2022. Dans le domaine de la conduite des réacteurs, l’ASN considère que les performances de l’exploitant sont très en retrait. 

Dans le domaine de la maintenance, où une réaction forte de l’exploitant était attendue, l’ASN a constaté que le site rencontre toujours des difficultés dans la maîtrise et la préparation des activités, ainsi que dans la surveillance des interventions. L’ASN attend des résultats à la suite des plans d’action engagés en 2023 et 2024 pour rehausser significativement le niveau de performance.

Sur le plan de la radioprotection des travailleurs, l’ASN considère que les performances se sont légèrement dégradées par rapport à l’année 2023, pour laquelle elles avaient été jugées en progrès. Elle souligne le maintien de l’engagement de l’exploitant dans ce domaine, mais constate qu’il se heurte toujours à des difficultés chroniques dans le respect des fondamentaux de la radioprotection par certains intervenants.

Concernant la protection de l’environnement, l’ASN souligne les efforts produits ces dernières années par l’exploitant dans ce domaine, par exemple concernant la gestion des déchets et le traitement complet de l’aléa déclaré fin 2023 concernant la détérioration d’une rétention de la station de déminéralisation. Toutefois, le site a déclaré quelques événements révélateurs de dysfonctionnements, en particulier en matière de rejets gazeux ou liquides. De plus, à la suite d’une inspection renforcée réalisée en 2024, l’ASN attend des justifications concernant les capacités des dispositifs de confinement liquide.

L’inspection de revue menée du 10 au 15 juin 2025 a permis de constater une dynamique de redressement du site dans tous les domaines contrôlés. Les membres de l’équipe d’inspection ont pu identifier plusieurs points forts, dont la politique volontariste de présence du management sur le terrain, l’état des installations, la compétence technique des agents et les dynamiques collectives à l’œuvre. Les inspecteurs de l’ASNR ont relevé très peu d’anomalies significatives sur le terrain. Des efforts restent à faire dans le portage des exigences en matière de sécurité du travail par tous les agents et dans l’amélioration du fonctionnement transverse entre services. 

Centrale nucléaire de Civaux 

L’ASN considère qu’en 2024 les performances de la centrale nucléaire de Civaux en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF.

Dans le domaine de la sûreté nucléaire, l’ASN considère que les performances se sont améliorées en 2024, notamment en ce qui concerne la conduite des installations et la maintenance. La maîtrise des arrêts et des redémarrages des deux réacteurs a en particulier progressé. Les actions d’amélioration du management de la sûreté, qui ont permis ces progrès, sont à poursuivre. Des marges de progrès subsistent dans la documentation utilisée, la préparation et l’appropriation des différentes activités, notamment dans le domaine de la maintenance, ainsi que dans la rigueur de leur réalisation. Les compétences des intervenants dans certaines spécialités constituent également un point de vigilance. Enfin, l’ASN a pu apprécier la gestion satisfaisante d’une situation d’urgence simulée lors d’un exercice national de crise.

Dans le domaine de la radioprotection, l’ASN a constaté une amélioration des performances lors des arrêts de réacteur sur les chantiers particulièrement sensibles. Le site a tiré les enseignements de l’événement de dispersion de contamination survenu en 2023 dans le bâtiment réacteur, pendant l’arrêt du réacteur 2. Cependant, des lacunes ont été relevées par l’ASN en dehors des périodes d’arrêts, démontrant que la culture de radioprotection chez les intervenants, ainsi que la surveillance exercée par EDF demeurent perfectibles.

Concernant la protection de l’environnement, l’ASN a mené une inspection renforcée en 2024. Même si les perspectives sont encourageantes avec le démarrage des travaux de création d’un bassin de confinement des eaux d’extinction d’incendie, l’ASN considère que le confinement liquide actuel des effluents n’est pas suffisamment maîtrisé : un contrôle plus efficace du niveau de performance du matériel d’isolement utilisé est attendu. Aucun écart majeur n’a été constaté concernant la gestion des effluents liquides en fonctionnement normal et de la préservation de la ressource en eau utilisée pour les besoins du site.

Centrale nucléaire de Golfech

L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Golfech en matière de sûreté nucléaire, de protection de l’environnement et de radioprotection rejoignent l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF.

Dans le domaine de la sûreté nucléaire, l’ASN considère que les performances sont désormais à un niveau satisfaisant, dans un contexte industriel cependant moins chargé que les années précédentes. Au cours de l’année 2024, le réacteur 2 a réalisé plusieurs arrêts pour économie de combustible et le réacteur 1 a réalisé un arrêt à la suite de la détection d’une fuite sur un équipement du circuit secondaire. L’ASN juge positivement la gestion des régimes transitoires associés à ces situations. Des faiblesses ont toutefois été relevées dans la mise en configuration des circuits et la maîtrise de la documentation. De plus, les inspections de l’ASN ont révélé des défauts dans la maîtrise du risque d’explosion interne et la gestion des moyens de crise. 

En matière de maintenance, plusieurs aléas techniques en lien avec des automatismes se sont produits, dont trois ont conduit à des arrêts automatiques de réacteur. Enfin, les modifications de la programmation des arrêts de réacteurs ont entraîné plusieurs reports d’activités, à l’origine de quelques défauts de planification de contrôles périodiques. Ainsi, l’ASN considère que l’exploitant doit consolider en 2025 ses efforts et confirmer le maintien des performances du site en matière de sûreté nucléaire dans le contexte des arrêts programmés des deux réacteurs.

En matière de radioprotection, la situation est jugée satisfaisante. Le nombre d’événements significatifs est resté faible, et l’ASN souligne la bonne prise en compte par les intervenants des règles de radioprotection.

Dans le domaine de la protection de l’environnement, l’ASN a réalisé une inspection renforcée sur le site, qui a mis en évidence des améliorations intervenues dans le domaine de la protection de l’environnement et notamment dans la maîtrise du risque d’écoulement de substances dangereuses dans l’environnement. Toutefois, le site n’est pas encore totalement à l’attendu, en particulier dans la gestion des effluents rejetés dans le bassin d’orage.

Domaine médical

En 2024, la radioprotection dans le domaine médical reste globalement satisfaisante, bien que plusieurs signaux faibles appellent à la vigilance. Des tensions sur les effectifs, une externalisation mal encadrée de certaines missions (notamment en imagerie), ainsi qu’une progression rapide de la téléradiologie contribuent à une complexification des organisations de soins et à une dilution des responsabilités.

En radiothérapie, les fondamentaux de sécurité sont en place mais le retour d’expérience s’essouffle.

En curiethérapie, la radioprotection reste maîtrisée, bien que la sécurisation des sources de haute activité et le maintien des compétences nécessitent une vigilance accrue.

En médecine nucléaire, si les pratiques sont globalement conformes, des améliorations sont attendues sur la gestion des déchets, la sécurisation des processus d’administration des médicaments, ainsi que la formation continue.

Des non-conformités persistent dans les pratiques interventionnelles radioguidées, notamment sur la formation à la radioprotection et la coordination avec les prestataires. En scanographie, des lacunes dans la mise en œuvre du principe d’optimisation et dans l’habilitation des personnels ont motivé le lancement d’une campagne d’inspections en 2025.

Fait marquant

L’année 2024 confirme par ailleurs une accélération de l’innovation thérapeutique, avec l’émergence de techniques comme la radiothérapie interne vectorisée (RIV), la radiothérapie flash ou l’installation d’équipements compacts comme le ZAP-X®. Ces évolutions appellent une adaptation rapide du système de soins pour garantir une prise en charge sécurisée.

L’appropriation des enjeux de radioprotection sur l’ensemble de la chaîne depuis la conception jusqu’à la gestion des déchets et effluents est indispensable, tout particulièrement dans l’accompagnement de l’innovation, et constitue un sujet de vigilance pour l’ASNR.

Domaines industriel, vétérinaire et en recherche des rayonnements ionisants

Dans ces secteurs très hétérogènes, la radioprotection reste globalement maîtrisée, mais l’ASNR relève des écarts persistants entre établissements.

En radiographie industrielle, si les obligations de base sont généralement respectées, des failles demeurent dans la signalisation des chantiers, la mise en œuvre des vérifications réglementaires et la coordination entre donneurs d’ordre et entreprises. L’ASNR recommande à nouveau de privilégier les opérations en casemate. En 2024, un tiers des inspections a révélé une mauvaise utilisation du radiamètre.

Dans les laboratoires de recherche, les fragilités portent principalement sur la gestion des déchets radioactifs et la reprise des sources historiques, souvent freinés par un manque d’anticipation budgétaire. Deux événements significatifs liés aux accélérateurs ont été correctement gérés, mais rappellent la nécessité d’une vigilance renforcée.

En secteur vétérinaire, la réglementation est globalement bien appliquée pour la radiologie des animaux de compagnie.


La division de Bordeaux de l’ASNR assure la mise en œuvre des missions de contrôle sur le terrain pour toutes les installations et activités nucléaires civiles en région Nouvelle-Aquitaine et ex-Midi-Pyrénées. Elle instruit les demandes d’autorisation, vérifie la conformité à la réglementation relative à la sûreté nucléaire, à la radioprotection, à la gestion des équipements sous pression ainsi qu’à la protection de l’environnement. Elle assure également l’inspection du travail dans les centrales nucléaires.

En cas de situation d’urgence radiologique, elle assiste les préfets dans la protection des populations et participent à la préparation des plans d'urgence. La division de Bordeaux est aussi active dans l’information du public, notamment via les Commissions locales d’information (CLI), et entretient des liens avec les médias, élus, associations, exploitants et autorités locales.

Type de contenu

Région PACA, ex-Languedoc-Roussillon et Corse : sûreté nucléaire et radioprotection en 2024

Introduction
À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, la division de Marseille de l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Occitanie (ex-Languedoc-Roussillon) et collectivité de Corse.

En 2024, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant

À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, la division de Marseille de l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Occitanie (ex-Languedoc-Roussillon) et collectivité de Corse.


Ce qu’il faut retenir pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Occitanie (ex-Languedoc-Roussillon) et collectivité de Corse

En 2024, l’ASN a réalisé 191 inspections dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Occitanie (ex-Languedoc-Roussillon) et collectivité de Corse, dont 93 inspections dans les installations nucléaires de base (INB), 86 dans le nucléaire de proximité, 9 inspections dans le domaine du transport de substances radioactives, 3 inspections concernant les organismes et laboratoires agréés par l’ASN.

En 2024, 7 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASN. 

Par ailleurs, 2 événements significatifs pour la radioprotection survenus dans les activités nucléaires de proximité ont été classés au niveau 2 de l’échelle ASN‑SFRO (échelle spécifique pour les événements de radioprotection affectant des patients dans le cadre d’une procédure de radiothérapie).
 


Le contrôle des installations nucléaires en région PACA

Site CEA de Cadarache

L’ASN estime que le niveau de sûreté nucléaire et de radioprotection est globalement satisfaisant. 

En matière de respect des engagements, l’ASN a constaté, comme les années précédentes, que certaines échéances ont tendance à être reportées, notamment issus des plans d’action définis lors des réexamens de sûreté ou dans le cadre des démantèlements des installations.

L’ASN a relevé qu’il était encore nécessaire de rendre plus homogènes les programmes de surveillance des activités importantes pour la protection des intérêts (AIP) réalisées par des intervenants extérieurs, et de les faire évoluer pour mieux y intégrer le retour d’expérience des années précédentes. De plus, l’ASN souligne les avancées dans la revue des gammes de maintenance des équipements importants pour la protection, qui doit être poursuivie.

Les installations du centre progressent dans la prévention des impacts liés aux agressions externes, même si des améliorations restent attendues concernant l’analyse des risques liés aux températures extrêmes.

En matière de protection de l’environnement, l’ASN estime que des améliorations sont encore nécessaires. Certains projets avancent plus lentement que prévu, et les inspections ont encore relevé des ouvrages non conformes liés à la surveillance de l’environnement.

La stratégie de démantèlement et de gestion des déchets mise en place par le CEA reste un sujet important de vigilance de l’ASNR. En effet, des défauts de génie civil découverts sur l’INB 37-A (STD) en 2024 exposent la filière des déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL) à des saturations d’entreposage (cf section dédiée). Par ailleurs, la reprise des déchets actuellement classés DSFI (déchets sans filières immédiate) fait l’objet de demandes régulières du CEA.

Enfin, l’ASN considère que l’organisation de crise mise en place par le CEA est globalement satisfaisante, même si plusieurs axes de progression ont pu être identifiés. Le chantier du nouveau bâtiment de crise, projet CIRCE, est actuellement à l’arrêt à la suite de difficultés apparues dans la gestion du chantier. Celui-ci devra reprendre dans les plus brefs délais, et les prescriptions de l’ASNR fixant les échéances de construction devront être revues.

La Station de traitement des déchets solides (STD) (CEA Cadarache)

Un événement significatif classé au niveau 1 de l’échelle INES a été déclaré en mai 2024, relatif à la découverte de défauts de génie civil sur la structure des bâtiments. La découverte de ces défauts a entraîné l’arrêt de l’exploitation de l’installation et des travaux de rénovation. Le redémarrage des activités suspendues est conditionné à la réalisation d’études complémentaires, dont les résultats doivent être remis à l’ASNR pour statuer sur les conditions de poursuite d’exploitation de l’installation. 

Les inspections réalisées par l’ASN en juillet et octobre 2024 montrent que la situation reste globalement maîtrisée au sein de l’installation. Cependant, des compléments sont attendus concernant notamment la mise en œuvre des dispositions compensatoires décidées, l’analyse de sûreté effectuée dans le cadre de cet événement significatif, et le calendrier consolidé de reprise envisagée des activités d’exploitation après la réévaluation des travaux de rénovation engagés.

Compte tenu de la gestion des défauts de génie civil, nécessitant la mise en œuvre d’un mode de fonctionnement dégradé de l’installation, et une réévaluation de la démonstration de sûreté, l’ASN considère que le niveau de sûreté nucléaire et de radioprotection de l’installation doit impérativement être rétabli. Les autres thèmes inspectés en 2024 concernant la qualification des équipements, le respect des engagements et la défense contre l’incendie, sont globalement satisfaisants.

Projet de réacteur Jules Horowitz (CEA Cadarache)

L’année 2024 a vu la poursuite des activités de construction et de fabrication d’équipements de nombreux lots du chantier RJH. L’ASN juge l’organisation du projet globalement satisfaisante du point de vue de la sûreté nucléaire. Le projet doit s’assurer que la démarche de qualification des éléments importants pour la protection reste aboutie pour l’ensemble des exigences définies. La formalisation et la déclinaison de certains processus doivent également être améliorées.

ITER (Saint-Paul lez-Durance)

ITER Organization (IO) a présenté en 2024 un nouveau scénario de référence pour le projet, à la suite de la révision initiée en 2022. Cette nouvelle feuille de route tient compte par ailleurs des difficultés identifiées par l’exploitant pour fournir une démonstration de sûreté aboutie pour le projet sur l’ensemble de sa durée de vie, et propose le principe d’une démonstration de sûreté par étapes, suivant les phases successives de mise en service et d’exploitation. Cependant, l’ASN observe que les éléments fournis en 2024 ne permettent pas encore d’établir une vision globale des évolutions décidées et de leur impact sur les différentes composantes du projet. 

Les travaux sur le site et la fabrication des équipements se sont poursuivis en 2024, notamment la réparation des premiers secteurs du tokamak pour corriger les écarts de dimensionnement, et répondre à la problématique de corrosion sous contrainte des circuits de refroidissement des écrans thermiques.

Sur la base des inspections réalisées, l’ASN relève que le traitement des écarts doit encore faire l’objet d’améliorations, notamment sur la définition d’actions correctives adaptées ou sur l’analyse des causes. Il est également attendu une meilleure prise en compte des enjeux de sûreté et de déclinaison des exigences définies, en particulier dans les processus de qualification des équipements ou de traçabilité documentaire, ainsi que dans la poursuite du travail relatif à la maîtrise du risque de pratiques frauduleuses. 

L’ASNR sera attentive aux effets des changements d’organisation décidés par IO en 2024, en vue d’améliorer l’articulation entre la sûreté, l’intégration, et la construction, et de renforcer l’indépendance du contrôle interne et la prise en compte des revues internes et du retour d’expérience.

Le contrôle des installations nucléaires en région Occitanie (ex-Languedoc-Roussillon)

Centre CEA de Marcoule

L’ASN considère que le niveau de sûreté nucléaire et de radioprotection du centre CEA de Marcoule est globalement satisfaisant.

A la suite d’une demande de l’ASN, une tierce expertise, réalisée par un organisme extérieur, relative à la méthodologie d’élaboration et d’évaluation de l’incidence du site sur son environnement a été remise par le CEA. Celle-ci est en cours d’instruction et fera l’objet de demandes pour consolider les méthodes d’évaluation d’impact environnemental du CEA.

L’organisation mise en place pour la gestion des situations d’urgence est perfectible. Des améliorations sont attendues dans la définition des fonctions de gestion de crise et des exigences associées, dans le suivi de la documentation et des équipements, ainsi que dans la formalisation et le suivi des actions retenues dans le retour d’expérience des exercices. Le plan d’urgence interne (PUI) commun aux INB civiles et secrète du centre a été autorisé par les deux autorités de sûreté compétentes. Par ailleurs, l’ASNR est en cours d’instruction du respect des exigences de sûreté fixées au bâtiment existant de gestion de crise de Marcoule.

Installation Atalante (CEA de Marcoule)

L’ASN considère que le niveau de sûreté nucléaire d’Atalante est assez satisfaisant, en raison des événements significatifs survenus relatifs à la prévention du risque de criticité (défaut de préparation lors de transferts de matière fissile au sein des laboratoires d’Atalante). Ces événements ont été partagés avec les autres INB du CEA concernées. L’ASNR restera vigilante à la mise en œuvre par l’exploitant des actions de long terme de son plan d’action correctif.

Toutefois, les dispositions mises en œuvre pour assurer la surveillance des intervenants extérieurs, le suivi des écarts et des contrôles et essais périodiques sont globalement satisfaisantes.

Usine Melox

L’ASN considère que le niveau de sûreté nucléaire et de radioprotection est globalement satisfaisant dans les domaines des équipements sous pression, des agressions externes, du management de la sûreté, de la maintenance, des déchets, de la conception et de la construction, ainsi que de la fraude. Une inspection sur les suites du réexamen périodique, dont le rapport de conclusions a été déposé en septembre 2021, a relevé que la mise en œuvre du plan d’action du réexamen est satisfaisante et que son suivi est de bonne qualité. 

L’exploitant a été confronté, ces dernières années, à des difficultés pour assurer la production des quantités prévues de combustible conforme aux spécifications de sûreté des réacteurs nucléaires. L’ensemble du cycle du combustible et la production électronucléaire française pourraient être déstabilisés par de telles difficultés.

L’utilisation, depuis 2022, d’une nouvelle poudre d’oxyde d’uranium a permis une réduction de la quantité de rebuts générés. Cette amélioration doit maintenant être confirmée à plus long terme. Plusieurs actions sont mises en œuvre pour rendre pérenne l’amélioration de la production de l’usine ainsi que la radioprotection de ses travailleurs. Tout d’abord, l’exploitant met en œuvre un projet dénommé GOMOX qui comprend notamment le doublement de certains postes clés de la chaîne de production de l’usine. Par ailleurs, il procède à des nettoyages approfondis et réguliers des boîtes à gants pour réduire les niveaux de doses ambiants. Enfin, il déploie un important programme de maintenance (projet PPRM) qui vise à restaurer le taux de disponibilité des outils de production.

Usine Centraco

En 2024, l’ASN considère que le niveau de sûreté nucléaire de l’installation est globalement satisfaisant. Des améliorations sont attendues concernant le thème de la gestion des écarts après les déclarations consécutives de trois événements significatifs en lien avec la préparation des opérations de maintenance. En effet, des lacunes importantes lors de la préparation de ces opérations ont été mises en évidence lors de l’inspection réactive menée par l’ASN. Une nouvelle organisation visant à fiabiliser les opérations de maintenance en lien avec la sûreté a été mise en place fin 2024. La déclinaison et l’efficacité de ces dispositions en cours de déploiement feront l’objet d’inspections de l’ASNR.

Domaine médical

En 2024, la radioprotection dans le domaine médical reste globalement satisfaisante, bien que plusieurs signaux faibles appellent à la vigilance. Des tensions sur les effectifs (MERM, physiciens médicaux, médecins), une externalisation mal encadrée de certaines missions (notamment en imagerie), ainsi qu’une progression rapide de la téléradiologie contribuent à une complexification des organisations de soins et à une dilution des responsabilités.

En radiothérapie, les fondamentaux de sécurité sont en place mais le retour d’expérience s’essouffle.

En curiethérapie, la radioprotection reste maîtrisée, bien que la sécurisation des sources de haute activité et le maintien des compétences nécessitent une vigilance accrue.

En médecine nucléaire, si les pratiques sont globalement conformes, des améliorations sont attendues sur la gestion des déchets, la sécurisation des processus d’administration des médicaments, ainsi que la formation continue.

Des non-conformités persistent dans les pratiques interventionnelles radioguidées, notamment sur la formation à la radioprotection et la coordination avec les prestataires. En scanographie, des lacunes dans la mise en œuvre du principe d’optimisation et dans l’habilitation des personnels ont motivé le lancement d’une campagne d’inspections en 2025. 

Fait marquant

L’année 2024 confirme par ailleurs une accélération de l’innovation thérapeutique, avec l’émergence de techniques comme la radiothérapie interne vectorisée (RIV), la radiothérapie flash ou l’installation d’équipements compacts comme le ZAP-X®. Ces évolutions appellent une adaptation rapide du système de soins pour garantir une prise en charge sécurisée.

L’appropriation des enjeux de radioprotection sur l’ensemble de la chaîne depuis la conception jusqu’à la gestion des déchets et effluents est indispensable, tout particulièrement dans l’accompagnement de l’innovation, et constitue un sujet de vigilance pour l’ASNR.

Domaines industriel, vétérinaire et en recherche des rayonnements ionisants

Dans ces secteurs très hétérogènes, la radioprotection reste globalement maîtrisée, mais l’ASNR relève des écarts persistants entre établissements.

En radiographie industrielle, si les obligations de base sont généralement respectées, des failles demeurent dans la signalisation des chantiers, la mise en œuvre des vérifications réglementaires et la coordination entre donneurs d’ordre et entreprises. L’ASNR recommande à nouveau de privilégier les opérations en casemate.

Dans les laboratoires de recherche, les fragilités portent principalement sur la gestion des déchets radioactifs et la reprise des sources historiques, souvent freiné par un manque d’anticipation budgétaire. 

En secteur vétérinaire, la réglementation est globalement bien appliquée. Le recours à des organismes externes pour la radioprotection (OCR) ne doit cependant pas déresponsabiliser les vétérinaires.


La division de Marseille de l’ASNR assure la mise en œuvre des missions de contrôle sur le terrain pour toutes les installations et activités nucléaires civiles en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Occitanie (ex-Languedoc-Roussillon) et collectivité de Corse. Elle instruit les demandes d’autorisation, vérifie la conformité à la réglementation relative à la sûreté nucléaire, à la radioprotection, à la gestion des équipements sous pression ainsi qu’à la protection de l’environnement.

En cas de situation d’urgence radiologique, elle assiste les préfets dans la protection des populations et participe à la préparation de la gestion de crise. La division de Marseille est aussi active dans l’information du public, notamment via les Commissions locales d’information (CLI), et entretient des liens avec les médias, élus, associations, exploitants et autorités locales.

Type de contenu

35e réunion des membres du « Board » d’HERCA les 26 et 27 mai 2025 à Helsinki

Introduction
HERCA rassemble les responsables des autorités européennes de contrôle de la radioprotection, sa dernière réunion s’est tenue dans les locaux de l’autorité de sûreté finlandaise (STUK) les 26 et 27 mai derniers.

HERCA rassemble les responsables des autorités européennes de contrôle de la radioprotection, sa dernière réunion s’est tenue dans les locaux de l’autorité de sûreté finlandaise (STUK) les 26 et 27 mai derniers. Elle était présidée par Jean-Luc Lachaume, président d’HERCA depuis mai 2023, accompagné de ses deux vice-présidents : Pilar Lucio, commissaire au Consejo de seguridad nuclear (CSN), l’autorité de sûreté espagnole, et Sébastien Baechler, responsable de la division radioprotection de l’Office fédéral de santé publique (OFSP) suisse.
Le secrétariat technique de l’association ainsi que la gestion du budget et du site internet d’HERCA sont assurés par l’ASNR.

Pendant cette réunion, outre les présentations habituelles des différents groupes de travail d’HERCA, des sessions spécifiques ont été consacrées :

  • à l’intelligence artificielle et son utilisation en radioprotection : la CIPR, Commission internationale de protection radiologique et actrice importante de la radioprotection dans le monde, et un expert espagnol de la réglementation européenne (Règlement européen de 2024) ont été invités à s’exprimer sur le sujet. Des travaux sont en cours au sein des différents groupes de travail d’HERCA sur le sujet, dont celui sur le médical qui prépare une position ;
  • au colloque international sur la mise en application des nouveaux coefficients de dose du gaz radioactif naturel radon organisé à Bonn ;
  • aux interactions passées, présentes et à venir entre HERCA et la CIPR. Un groupe de travail interne à HERCA a d’ailleurs été mis en place afin de renforcer le travail de collaboration entre les deux organisations, et de proposer les services d’HERCA pour vérifier l’applicabilité de certaines recommandations que la CIPR prépare.

En réponse à de récentes remises en cause d’une part du système international de radioprotection fondé sur des approches scientifiques et, d’autre part de l’indépendance des autorités de régulation, HERCA a publié une déclaration pour rappeler leur importance. 

La prochaine réunion se tiendra les 27 et 28 novembre à La Haye et sera organisée en collaboration avec ANVS, l’autorité de sûreté néerlandaise.

 

*HERCA a été créée en 2007 à l’initiative de l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN). Ses activités sont menées par l’intermédiaire de cinq groupes de travail (Travailleurs itinérants et passeport dosimétrique / Pratiques et sources non médicales / Applications médicales / Gestion de situations d’urgence et niveaux d’action / Surveillance des doses collectives reçues lors d'expositions médicales).

© STUK

Région Hauts-de-France : sûreté nucléaire et radioprotection en 2024

Introduction
À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans la région Hauts-de-France, l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Hauts-de-France.

En 2024, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant

À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans la région Hauts-de-France, l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Hauts-de-France.


Ce qu’il faut retenir pour la région Hauts-de-France

En 2024, l’ASN a réalisé 94 inspections dans la région Hauts‑de‑France, dont 36 à la centrale nucléaire de Gravelines, 54 dans le nucléaire de proximité et 4 dans le domaine du transport de substances radioactives.

L’ASN a par ailleurs réalisé 13,5 journées d’inspection du travail dans la centrale nucléaire de Gravelines.

Au cours de l’année 2024, neuf événements significatifs classés au niveau 1 sur l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés par la centrale nucléaire de Gravelines.

En radiothérapie, cinq événements ont été classés au niveau 1 de l’échelle ASN‑SFRO.


Le contrôle de la centrale nucléaire EDF de Gravelines

L’ASN estime que les performances de la centrale nucléaire de Gravelines sont globalement conformes à celles observées sur l’ensemble du parc EDF en matière de sûreté nucléaire, d’environnement et de radioprotection.

En 2024, la sûreté a connu une légère amélioration, en particulier dans la gestion des événements significatifs, du refroidissement et de la protection incendie. Le plan de rigueur reste en place, ciblant notamment la maîtrise de la réactivité et la maintenance. Des écarts de rigueur subsistent toutefois, avec des non-conformités persistantes dans certaines pratiques.

L’année a été marquée par de longues indisponibilités de réacteurs, dues à des aléas techniques prolongeant les arrêts programmés. Trois unités sont restées à l’arrêt simultanément pendant plusieurs semaines, dans un contexte industriel dense (visite décennale, nouveaux équipements). L’ASN relève un manque de préparation sur certaines opérations de maintenance et des retards causés par l’indisponibilité de pièces.

En matière de protection de l’environnement, la gestion du site est jugée satisfaisante par l’ASN. Des progrès sont notés dans la gestion du SF6 (hexafluorure de soufre), mais des écarts restent à corriger concernant les effluents liquides et le respect des normes applicables aux laboratoires. Les émissions de gaz à effet de serre appellent à une vigilance accrue.

Des améliorations sont visibles en radioprotection des travailleurs, notamment sur la baisse du nombre d’événements. Toutefois, deux contaminations classées niveau 1 ont été recensées, et des efforts sont encore attendus pour renforcer la coordination avec les prestataires et la rigueur des intervenants dans les zones réglementées.

Les actions de prévention ont contribué à réduire les accidents des prestataires, même si les premiers résultats de l’année 2025 ne sont pas à l’attendu. Des écarts ont été relevés dans la conformité de certains systèmes de ventilation, ainsi que sur le levage et les équipements électriques internes. Des expositions non maîtrisées ont été ponctuellement constatées.


Projet d’une paire de réacteurs EPR2 à Gravelines

L’ASN et l’IRSN ont contribué à l’information sur la sûreté nucléaire lors du débat public organisé par la CNDP sur le projet porté par EDF et RTE, qui s’est achevé en janvier 2025. Par la participation à plusieurs réunions publiques et ateliers, une connaissance technique a été apportée sur des thématiques qui feront l’objet d’une instruction future de l’ASNR dans le cadre de l’autorisation de création de l’installation.

Les enjeux de protection des populations et d’opérabilité des plans de secours doivent être anticipés sur le long terme lors des évolutions du territoire. L’ASNR rendra son avis sur les différents projets d’urbanisme quand elle sera consultée, mais considère qu’il est nécessaire d’établir une vision globale et concertée des différents projets.


Domaine médical

En 2024, la radioprotection dans le domaine médical reste globalement satisfaisante, bien que plusieurs signaux faibles appellent à la vigilance. Des tensions sur les effectifs (MERM, physiciens médicaux, médecins), l’externalisation accrue des tâches de conseil en radioprotection et de physique médicale, ainsi qu’une progression rapide de la téléradiologie contribuent à une dilution des responsabilités.

En radiothérapie, les fondamentaux de sécurité sont en place mais la répétition d’erreurs (préparation de traitement, étalement, …) appelle à la vigilance sur la dynamique de retour d’expérience et l’analyse de risques en amont des changements techniques ou organisationnels.

En curiethérapie, la radioprotection reste maîtrisée, bien que la sécurisation des sources de haute activité et le maintien des compétences nécessitent une vigilance accrue.

En médecine nucléaire, l’année 2024 confirme une accélération de l’innovation thérapeutique. L’appropriation des enjeux de radioprotection sur l’ensemble de la chaîne depuis la conception jusqu’à la gestion des déchets et effluents est indispensable et constitue un sujet de vigilance pour l’ASN. Des marges de progression subsistent par ailleurs sur la sécurisation des processus d’administration des médicaments, ainsi que la formation continue des professionnels.

Des non-conformités persistent dans les pratiques interventionnelles radioguidées au bloc opératoire, notamment sur la formation à la radioprotection et la coordination avec les prestataires.

En scanographie, le nombre d’évènements d’identitovigilance et d’exposition fortuite de fœtus se maintient à un niveau élevé. Une grande rigueur est attendue dans l’application des procédures, la formation et la vigilance sur les facteurs organisationnels.

Domaine industriel, vétérinaire et de la recherche

Dans le domaine industriel, vétérinaire et de la recherche, secteurs très hétérogènes, la radioprotection reste globalement maîtrisée. L’ASNR relève que le recours accru à des conseillers externes en radioprotection présente un risque de perte de compétence au sein des établissements utilisateurs de rayonnements ionisants.

En radiographie industrielle, si les obligations de base sont généralement respectées, des failles demeurent dans la signalisation des chantiers, l’utilisation du radiamètre et la coordination entre donneurs d’ordre et entreprises. L’ASNR recommande à nouveau de privilégier les opérations en casemate.

Dans les laboratoires de recherche, les fragilités portent principalement sur la gestion des déchets radioactifs et la reprise des sources historiques, souvent freinée par un manque d’anticipation budgétaire.


La division de Lille de l’ASNR assure la mise en œuvre des missions de contrôle sur le terrain pour toutes les installations et activités nucléaires civiles en région Hauts-de-France. Elle instruit les demandes d’autorisation, vérifie la conformité à la réglementation relative à la sûreté nucléaire, à la radioprotection, à la gestion des équipements sous pression ainsi qu’à la protection de l’environnement. Elle assure également l’inspection du travail dans les centrales nucléaires.

En cas de situation d’urgence radiologique, elle assiste les préfets dans la protection des populations et participent à la préparation des plans d'urgence. La division de Lille est aussi active dans l’information du public, notamment via les Commissions locales d’information (CLI), et entretient des liens avec les médias, élus, associations, exploitants et autorités locales.

Type de contenu

Région Bourgogne-Franche-Comté : sûreté nucléaire et radioprotection en 2024

Introduction
À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans la région Bourgogne-Franche-Comté, l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle qu’elle a menées tout au long de l’année 2024 en région Bourgogne-Franche-Comté.

En 2024, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant

À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans la région Bourgogne-Franche-Comté, l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle qu’elle a menées tout au long de l’année 2024 en région Bourgogne-Franche-Comté1.


Ce qu’il faut retenir pour la région Bourgogne-Franche-Comté

En 2024, l’ASN a réalisé 70 inspections dans la région Bourgogne-Franche-Comté, dont 10 dans le domaine de la sûreté nucléaire, 56 dans le nucléaire de proximité, 4 dans le domaine du transport de substances radioactives (TSR).

En 2024, un événement significatif classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) a été déclaré à l’ASNR Dijon dans le secteur médical. Par ailleurs, un événement significatif a été classé au niveau 2 de l’échelle ASN‑SFRO (échelle spécifique pour les événements de radioprotection affectant des patients dans le cadre d’une procédure de radiothérapie).


Le contrôle du domaine médical

En 2024, la radioprotection dans le domaine médical reste globalement satisfaisante, bien que plusieurs signaux faibles appellent à la vigilance. Des tensions sur les effectifs (manipulateur en électroradiologie médicale, physiciens médicaux, médecins), une externalisation mal encadrée de certaines missions (notamment en imagerie médicale), ainsi qu’une progression rapide de la télé radiologie contribuent à une complexification des organisations de soins et à une dilution des responsabilités.

Fait marquant

L’année 2024 confirme par ailleurs une accélération de l’innovation dans les traitements utilisant les rayonnements ionisants, avec notamment l’émergence de nouveaux produits radioactifs pour la radiothérapie interne vectorisée (RIV). Ces évolutions appellent une adaptation rapide du système de soins pour garantir une prise en charge sécurisée.

L’appropriation des enjeux de radioprotection sur l’ensemble de la chaîne depuis la conception jusqu’à la gestion des déchets et effluents est indispensable, tout particulièrement dans l’accompagnement de l’innovation, et constitue un sujet de vigilance pour l’ASNR.

En radiothérapie et curiethérapie :

En radiothérapie, les fondamentaux de sécurité sont en place, mais le retour d’expérience s’essouffle : les comités internes se réunissent moins fréquemment, les analyses d’événements significatifs (ESR) restent souvent superficielles, et l’évaluation de l’efficacité des actions correctives est encore insuffisante. La répétition d’erreurs, notamment de latéralité, de délinéation ou de positionnement, ainsi que l’augmentation des re-irradiations, illustrent la nécessité d’une actualisation plus rigoureuse des analyses de risques en amont de tout changement technique ou organisationnel, et d’un meilleur usage du retour d’expérience, qu’il soit local ou national.

En curiethérapie, la radioprotection est bien prise en compte bien que la sécurisation des sources de haute activité et le maintien des compétences nécessitent une vigilance accrue. Si des progrès sont constatés, le niveau de conformité attendu n’est pas encore atteint.

Les 5 inspections conduites en 2024 dans la région ont mis en évidence des besoins communs d’amélioration : une revue documentaire plus régulière, en phase avec les évolutions réglementaires et techniques ; une meilleure formalisation et extension de la formation et de l’habilitation à tous les professionnels concernés ; enfin, pour l’établissement ayant déclaré un événement classé niveau 2 sur l’échelle ASN-SFRO, des ajustements notables ont été engagés pour améliorer les démarches d’évaluation des risques a priori et d’analyse des événements indésirables.

En médecine nucléaire :

Si les pratiques sont globalement conformes, pour les patients, notamment grâce à une utilisation pertinente des niveaux de référence diagnostiques (NRD), des améliorations sont attendues sur le déploiement des systèmes de management de la qualité, l’analyse des événements significatifs de radioprotection (ESR), ainsi que la formation continue. L’ASN a élaboré en 2024, en lien avec les professionnels, une fiche portant sur les complications observées avec l’yttrium-90.

D’autre part, des points de vigilance ont été identifiés sur le suivi des traitements au lutétium-177 (risque d’extravasation) et sur la gestion des effluents et déchets produits par les patients, dans un contexte d’émergence de nouveaux radiopharmaceutiques administrés en ambulatoire.

Les 6 inspections menées en 2024 dans la région ont confirmé la qualité de la radioprotection des travailleurs et du contrôle des sources et équipements, ce qui constitue un point fort régional. Elles ont toutefois mis en lumière des retards dans la mise en œuvre des exigences relatives à l’assurance qualité en imagerie médicale.

Dans le domaine des pratiques interventionnelles radioguidées :

Des non-conformités persistent, notamment sur le non-respect des règles d’aménagement des installations, l’insuffisance de formation à la radioprotection des travailleurs et patients, ainsi qu’un défaut de coordination des mesures de prévention lors de l’intervention d’entreprises extérieures.

Le recours croissant à des organismes externes (OCR) mal encadrés conduit à une dilution des responsabilités des responsables d’activités nucléaires (RAN) et une moindre appropriation, voir une dégradation, de la radioprotection. Enfin, une méconnaissance des obligations réglementaires est observée chez les praticiens libéraux employeurs.

Les 6 inspections menées en 2024 dans la région ont mis en évidence une bonne pratique liée à la mise en place d’audits sur le port des dispositifs de dosimétrie, ainsi qu’un bon usage des niveaux de référence diagnostiques (NRD) à des fins d’optimisation de l’exposition des patients.

Le contrôle du domaine industriel

Ces secteurs présentent une grande diversité d’activités, d’établissements et d’applications. En matière de radioprotection, l’appréciation de l’ASN reste globalement satisfaisante mais contrastée, dans la continuité des années précédentes. En particulier, l’ASN note un maintien global des efforts mais des écarts persistants selon les secteurs, les structures et les ressources consacrées.

En radiographie industrielle :

En 2024, la radiographie industrielle, en particulier la gammagraphie, est restée un secteur prioritaire pour l’ASN. Le respect des obligations réglementaires, comme l’organisation de la radioprotection, la formation et le suivi dosimétrique des travailleurs, la manipulation et la maintenance des appareils, par les entreprises est à relever. Toutefois, des failles dans la coordination entre donneurs d’ordre et entreprises sont à noter.

Par ailleurs, l’ASNR recommande de privilégier les opérations en casemate afin de réduire les risques, notamment en cas d’incident empêchant le retour de la source radioactive en position de sécurité.

Les 11 inspections menées en 2024 dans la région ont montré que les vérifications exigées dans le code du travail et la signalisation sur les zones de chantiers étaient satisfaisantes. Une vigilance particulière doit être portée aux incidents raisonnablement prévisibles.

La protection des sources de rayonnement contre des actes de malveillance

La mise en place des dispositions pour protéger des sources radioactives de haute activité ou des lots de sources équivalents se poursuit progressivement. L’ASN note que la très grande majorité des établissements procède à la catégorisation des sources. Par ailleurs, ces derniers définissent correctement leur politique de protection des sources ainsi que les dispositions. En revanche, des progrès doivent être réalisés sur la justification que les barrières physiques apportent une résistance à l’effraction suffisante, ainsi que sur la définition d’un programme de maintenance préventive des équipements destinés à détecter des intrusions.

Les 6 inspections menées en 2024 dans la région ont montré que la délivrance des autorisations nominatives d’accès aux sources, ainsi que l’identification et la protection des informations sensibles et l’identification des barrières physiques protégeant les sources sont bien mise en œuvre, ce qui constitue un point fort régional. Des points d’amélioration sur l’organisation en cas de détection de franchissement non autorisé d’une barrière demeurent cependant.

La prévention du risque lié au radon

En 2024, l’ASN a mené en Bourgogne-Franche-Comté sept inspections ciblant la gestion du risque radon dans les établissements recevant du public (ERP) et les lieux de travail. Cinq d’entre elles ont porté sur des communautés de communes et des barrages hydrauliques de l’État pour lesquels, si la réglementation était initialement mal connue, toutes les actions requises ont été engagées. Deux inspections ont également concerné des établissements thermaux pour lesquels l’application de la réglementation se poursuit, avec notamment des travaux efficaces réalisées sur les circuits d’eau pour réduire les concentrations en radon dans la partie ERP.

L’ASNR soutient le réseau régional « Eclaireurs » qui, sur la thématique du radon et la qualité de l’air intérieur dans les bâtiments, informe et sensibilise, relaye les formations disponibles, met en lien les partenaires et facilite la co-construction d’actions en Bourgogne-Franche-Comté. En 2024, l’ASN a contribué à un webinaire sur la gestion du risque lié au radon en partenariat avec l’Agence Régional de la Santé et la Direction Général du Travail.

Type de contenu

Région Normandie : sûreté nucléaire et radioprotection en 2024

Introduction
À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans la région Normandie, la division de Caen de l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle qu’elle a menées tout au long de l’année 2024 en région Normandie.

En 2024, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant

À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans la région Normandie, la division de Caen de l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle qu’elle a menées tout au long de l’année 2024 en région Normandie.


Ce qu’il faut retenir pour la région Normandie

En 2024, l’ASNR a réalisé 213 inspections dans la région Normandie, dont 72 dans les centrales nucléaires de Flamanville, Paluel et Penly, et 17 sur le réacteur EPR de Flamanville.  64 inspections ont par ailleurs été menées sur des installations du « cycle du combustible », de recherche ou en démantèlement, 41 dans le nucléaire de proximité, 11 dans le domaine du transport de substances radioactives et huit concernant les organismes et laboratoires agréés par l’ASN.

L’ASNR a par ailleurs assuré 21 journées d’inspection du travail dans les centrales nucléaires dont l’EPR.

En 2024, 20 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASNR en Normandie, dont 18 sur les INB et deux dans le nucléaire de proximité.


Le contrôle des centrales nucléaires de production d’électricité exploitées par EDF (Flamanville, Paluel, Penly, EPR de Flamanville)

Centrale nucléaire de Flamanville

L’ASNR estime que les performances de la centrale nucléaire de Flamanville rejoignent l’appréciation générale portée sur les centrales d’EDF

En matière de sûreté, la situation reste stable. Le redémarrage du réacteur 2 s’est globalement bien déroulé. Néanmoins, cette année encore, des événements significatifs ont été liés à un défaut de surveillance ou au non-respect du référentiel d’exploitation. L’ASNR souligne la nécessité d’améliorer la rigueur au sein du service chargé de la conduite des réacteurs. 

Les opérations de maintenance ont été maîtrisés malgré un incident sur un groupe électrogène lors de l’arrêt du réacteur 2. L’arrêt programmé en 2025 pour remplacement des générateurs de vapeur nécessitera une vigilance accrue sur la coordination des activités et la surveillance des sous-traitants.

Les performances en matière de radioprotection sont demeurées stables, notamment grâce à un bon fonctionnement du dispositif de déclaration des événements significatifs. Des progrès sont encore attendus en matière de port des équipements de dosimétrie et de maîtrise du risque de dispersion de la contamination.

Concernant la protection de l’environnement, l’ASN relève là aussi une situation stable, avec un exploitant maitrisant ses impacts et cherchant à les réduire. L’année 2025 doit être mise à profit pour améliorer la réactivité lors de la détection d’anomalies et rendre plus rigoureux le traitement des déchets produits en phase d’arrêt de réacteur.

Centrale nucléaire de Paluel

L’ASNR Caen estime que les performances de la centrale de Paluel en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et d’environnement rejoignent l’appréciation portée sur le parc nucléaire d’EDF.

En matière de sûreté, les résultats sont jugés satisfaisants. La rigueur d’exploitation progresse, notamment lors des phases transitoires, mais reste à renforcer pour la gestion des configurations de circuits et d’organes. L’incendie survenu en 2024 sur le transformateur du réacteur 3 a été bien maîtrisé par les équipes, bien que la qualité des documents d’exploitation, notamment en situation accidentelle, doive encore être améliorée.

Les programmes de maintenance ont été menés dans de bonnes conditions malgré une charge importante. Des efforts restent nécessaires pour le traitement des écarts, la surveillance des prestataires et le suivi des équipements sous pression.

En radioprotection, l’organisation du site est globalement satisfaisante, notamment pour les opérations à enjeu dosimétrique. Cependant, des lacunes persistent en matière de prévention de la contamination et de culture de radioprotection en phase d’arrêt.

Sur le plan environnemental, les exigences réglementaires sont globalement respectées. Toutefois, l’incendie du transformateur a révélé des insuffisances dans la gestion des eaux d’extinction, et la stratégie de traitement de ces effluents devra être précisée. Le transport interne des matières dangereuses reste aussi un point à améliorer.

Centrale nucléaire de Penly 

L’ASNR estime que les performances de la centrale nucléaire de Penly se distinguent favorablement en matière de sûreté nucléaire, tandis que celles en radioprotection et en environnement rejoignent l’appréciation générale portée sur les centrales d’EDF.

En sûreté, des progrès ont été constatés, notamment sur la rigueur d’exploitation, mais des fragilités subsistent. Plusieurs événements significatifs sont liés à des défauts dans la gestion de la configuration des installations, des problèmes de communication au sein du collectif de conduite et des lacunes dans la documentation. L’exploitant doit porter plus de vigilance sur la préparation des activités et la prise en compte des facteurs organisationnels et humains.

En maintenance, l’organisation est jugée robuste, mais des erreurs dues à des défauts dans les procédures ont été relevées. La superposition des deux arrêts de réacteurs en fin d’année a mis en évidence des faiblesses dans la traçabilité et le suivi de la conformité des installations.

En radioprotection, des avancées ont été notées dans l’organisation, notamment avec le déploiement des pôles de compétence. Toutefois, des faiblesses persistent sur la maîtrise du risque de contamination et la gestion des activités à enjeu radiologique élevé, comme les tirs radios et le balisage.

Du côté de l’environnement, le site bénéficie d’une organisation solide pour le suivi des rejets. Un exercice inopiné a démontré la réactivité des équipes. Les mesures mises en œuvre pour réduire les rejets de gaz appauvrissant la couche d’ozone semblent désormais consolidées.

EPR de Flamanville

L’année 2024 a été marquée par une étape clé : la délivrance de l’autorisation de mise en service du réacteur EPR de Flamanville par l’ASN, le 7 mai. Cette décision fait suite à un travail intense de contrôle de l’achèvement de l’installation, des essais de démarrage et de l’évaluation de la conformité des équipements sous pression nucléaires (ESPN). EDF a montré une forte mobilisation, avec un suivi quotidien de l’avancement et la réalisation d’essais complémentaires à la demande de l’ASN.

Depuis la mise en service, les inspections se sont concentrées sur les essais de démarrage, le suivi des aléas rencontrés et le traitement des événements significatifs. L’ASNR considère que les opérations de démarrage ont été correctement menées, malgré un nombre élevé d’événements déclarés, dont un tiers sont classés au niveau 1 de l’échelle INES. Ces événements, majoritairement liés à des erreurs humaines, traduisent la transition d’une culture de chantier à une culture d’exploitation. L’ASNR appelle à une rigueur renforcée sur les fondamentaux de conduite, en particulier sur la maîtrise de la réactivité et l’appropriation du fonctionnement des groupes électrogènes de secours.

En parallèle, des inspections thématiques ont été menées (confinement, gestion des déchets, rejets, ESPN). Si l’organisation est jugée globalement satisfaisante, des améliorations sont attendues dans le suivi des rejets et la gestion des déchets. 

Autres installations nucléaires

Centre de stockage de la Manche

L’ASNR a autorisé le 29 avril 2024 la poursuite du fonctionnement du centre, à l’issue du réexamen périodique engagé en 2019. Cette autorisation s’accompagne de nouvelles prescriptions, portant notamment sur la surveillance de la couverture actuelle, les études sur la couverture pérenne, la mémoire du site et la reprise éventuelle de colis contenant des radioéléments à vie longue.

L’organisation mise en œuvre par l’Andra est jugée globalement satisfaisante en matière de sûreté, de radioprotection, de surveillance environnementale et de respect des engagements. L’ASNR souligne toutefois la nécessité de renforcer l’analyse du risque de fraude, notamment vis-à-vis des prestataires extérieurs.

Grand accélérateur national d’ions lourds (GANIL)

En 2024, l’ASNR a poursuivi l’instruction du projet DESIR (Désintégration, Excitation et Stockage d’Ions Radioactifs), visant à créer de nouveaux espaces expérimentaux à partir des faisceaux SPIRAL1 et S3. Ce projet, impliquant une modification du périmètre de l’INB, a reçu un avis favorable de l’ASNR en décembre 2024.

Parallèlement, l’instruction du second réexamen de sûreté s’est poursuivie. L’ASNR a salué les progrès réalisés dans la définition des exigences de sûreté et leur intégration au référentiel d’exploitation, tout en appelant à une meilleure prise en compte des facteurs organisationnels et humains dans les modifications de l’installation.

Dans le cadre d’une campagne nationale contre la fraude, l’ASNR a relevé des initiatives positives mises en place par l’exploitant, bien qu'encore non centralisées dans un processus structuré. De plus, une réorganisation de l’exploitant est prévue en 2025, dont l’ASNR suivra attentivement la mise en œuvre pour garantir le maintien des exigences de sûreté et de radioprotection.

Site Orano de La Hague

En 2024, l’ASNR juge globalement satisfaisantes les performances du site de La Hague en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement. 

L’ASN souligne la bonne maîtrise des opérations de conduite et le suivi des compétences, tout en appelant à une meilleure sérénité dans la salle de conduite et un suivi plus rigoureux des contrôles périodiques. Si le déploiement d’une nouvelle organisation de maintenance est apprécié, des efforts restent attendus sur la gestion de l’obsolescence des pièces critiques et la surveillance des sous-traitants. En ce qui concerne la gestion du risque incendie, l’ASN relève la bonne réactivité du personnel lors des exercices, mais des améliorations sont requises sur la gestion des inhibitions, la maintenance et la conformité réglementaire des équipements. 

En radioprotection, malgré le bon fonctionnement du pôle de compétence, plusieurs écarts et dysfonctionnements sont relevés, notamment sur le suivi des appareils et la gestion des sources. L’ASNR attend une accélération des plans d’action engagés sur ces points.

Sur le plan environnemental, les exigences réglementaires sont globalement respectées, mais des lacunes persistent dans la maîtrise des risques non radiologiques, illustrées par une fuite d’acide nitrique et des écarts liés à la gestion des fluides frigorigènes. L’ASNR enjoint Orano à renforcer ses dispositifs de prévention. 

Par ailleurs, les projets d’infrastructures comme les nouvelles unités NCPF et les nouveaux itinéraires de transport interne ont été correctement mis en œuvre, malgré quelques retards dans l’amélioration du système EMEM.

Enfin, en ce qui concerne les projets de démantèlement et de reprise de déchets anciens si les travaux sont réalisés dans de bonnes conditions de sûreté, de nombreux retards affectent les calendriers : des aléas techniques freinent la reprise des déchets du silo 130, le projet HAO accuse deux ans de retard, et des incertitudes pèsent encore sur les silos 115 et sur les évaporateurs de l’atelier HAPF. L’ASNR appelle à une amélioration de la fiabilité des équipements et de la capacité d’anticipation d’Orano, tout en saluant les mesures de coordination entre chantiers de démantèlement et installations en exploitation.

Domaine médical

En 2024, la radioprotection dans le domaine médical reste globalement satisfaisante, bien que plusieurs signaux faibles appellent à la vigilance. Des tensions sur les effectifs (MERM, physiciens médicaux, médecins), une externalisation mal encadrée de certaines missions (notamment en imagerie), ainsi qu’une progression rapide de la téléradiologie contribuent à une complexification des organisations de soins et à une dilution des responsabilités.

En radiothérapie, les fondamentaux de sécurité sont en place mais le retour d’expérience s’essouffle. 

En curiethérapie, la radioprotection reste maîtrisée, bien que la sécurisation des sources de haute activité et le maintien des compétences nécessitent une vigilance accrue.

En médecine nucléaire, si les pratiques sont globalement conformes, des améliorations sont attendues sur la gestion des déchets, la sécurisation des processus d’administration des médicaments, ainsi que la formation continue.

Des non-conformités persistent dans les pratiques interventionnelles radioguidées, notamment sur la formation à la radioprotection et la coordination avec les prestataires. En scanographie, des lacunes dans la mise en œuvre du principe d’optimisation et dans l’habilitation des personnels ont motivé le lancement d’une campagne d’inspections en 2025.

Domaines industriel, vétérinaire et en recherche des rayonnements ionisants

Dans ces secteurs très hétérogènes, la radioprotection reste globalement maîtrisée, mais l’ASNR relève des écarts persistants entre établissements.

En radiographie industrielle, si les obligations de base sont généralement respectées, des failles demeurent dans la signalisation des chantiers, la mise en œuvre des vérifications réglementaires et la coordination entre donneurs d’ordre et entreprises. L’ASNR recommande à nouveau de privilégier les opérations en casemate. En 2024, un tiers des inspections a révélé une mauvaise utilisation du radiamètre.

Dans les laboratoires de recherche, les fragilités portent principalement sur la gestion des déchets radioactifs et la reprise des sources historiques, souvent freiné par un manque d’anticipation budgétaire. Deux événements significatifs liés aux accélérateurs ont été correctement gérés, mais rappellent la nécessité d’une vigilance renforcée.

Dans le secteur vétérinaire, la réglementation est globalement bien appliquée pour la radiologie des animaux de compagnie. Des lacunes subsistent toutefois lors des actes réalisés hors établissements ou sur grands animaux, et certaines structures en forte non-conformité ont nécessité des mesures coercitives.


La division de Caen de l’ASNR assure la mise en œuvre des missions de contrôle sur le terrain pour toutes les installations et activités nucléaires de leur territoire. Elle instruit les demandes d’autorisation, vérifie la conformité à la réglementation relative à la sûreté nucléaire, à la radioprotection, à la gestion des équipements sous pression ainsi qu’aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Elle assure également l’inspection du travail dans les centrales nucléaires.

En cas d’urgence radiologique, elle assiste les préfets dans la protection des populations et participent à la préparation des plans d'urgence. Elle est aussi active dans l’information du public, notamment via les CLI, et entretient des liens avec les médias, élus, associations, exploitants et autorités locales.

Type de contenu

Région Grand Est : sûreté nucléaire et radioprotection en 2024

Introduction
À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans la région Grand Est, les divisions de Strasbourg et de Châlons-en-Champagne présentent conjointement les conclusions des actions de contrôle qu’elles ont menées tout au long de l’année 2024 en région Grand Est.

En 2024, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant

À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans la région Grand Est, les divisions de Strasbourg et de Châlons-en-Champagne présentent conjointement les conclusions des actions de contrôle qu’elles ont menées tout au long de l’année 2024 en région Grand Est.


Ce qu’il faut retenir pour la région Grand Est

En 2024, les divisions de Strasbourg et de Châlons-en-Champagne ont mené 164 inspections dans la région Grand Est, dont 62 dans les centrales nucléaires en exploitation, 10 dans les installations de stockage de déchets radioactifs et sur les sites des centrales nucléaires de Fessenheim et de Chooz A en démantèlement, 81 dans le domaine du nucléaire de proximité, 5 concernant le transport de substances radioactives et 6 concernant des organismes ou laboratoires agréés.

Les divisions de Strasbourg et de Châlons-en-Champagne ont par ailleurs réalisé 15 journées d’inspection du travail dans les centrales nucléaires.

Au cours de l’année 2024, trois événements significatifs déclarés par les exploitants des installations nucléaires de la région Grand Est ont été classés au niveau 1 sur l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES).

Dans le domaine du nucléaire de proximité, deux événements significatifs ont été classés au niveau 1 de l’échelle INES (un dans le domaine industriel et un dans le domaine médical) et trois événements significatifs concernant des patients ont été classés au niveau 1 de l’échelle ASN-SFRO.

Enfin, dans le cadre de leurs missions de contrôle, les inspecteurs de l’ASNR ont été amenés à effectuer un signalement en application de l’article 40 du code de procédure pénale, pour des suspicions de falsification dans une installation fabriquant des équipements à destination des installations nucléaires.


Le contrôle des centrales nucléaires de production d’électricité exploitées par EDF (Cattenom, Chooz B et Nogent-sur-Seine en fonctionnement, Chooz A et Fessenheim en démantèlement)

Centrale nucléaire de Cattenom

L’ASNR considère que les performances de la centrale de Cattenom se distinguent favorablement en matière de sûreté nucléaire, avec cependant des faiblesses en matière de surveillance des installations.

Les performances en maintenance sont restées satisfaisantes, grâce à une bonne organisation des interventions, une maîtrise du planning et une anticipation efficace des aléas.

La prévention du risque incendie, jusque-là en retrait, est en amélioration en 2024, en particulier sur la maîtrise des charges calorifiques ; l’incendie survenu hors zone contrôlée en juin 2024, à l’origine du déclenchement d’un plan d’urgence interne, a été géré efficacement.

En matière d’environnement, les progrès se confirment sur le confinement liquide et les installations de déshuilage, en revanche la consommation de produits biocides reste encore élevée. En radioprotection, si des avancées sont notées sur la gestion des contrôles radiographiques, des efforts sont encore attendus sur la maîtrise de la contamination. Enfin, plusieurs événements de sécurité au travail ont mis en évidence un besoin de renforcement de l’évaluation des risques lors de la préparation des chantiers.

Centrale nucléaire de Chooz B

L’ASNR considère que les performances de la centrale de Chooz B en matière de sûreté nucléaire et de protection de l’environnement rejoignent l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF, et qu’elles se distinguent favorablement dans le domaine de la radioprotection.

En matière d’exploitation des installations, des progrès sont attendus concernant la gestion des mises en configuration des circuits et le strict respect des documents de conduite des réacteurs. Concernant la maintenance, la gestion des arrêts pour rechargement du combustible a été satisfaisante. Des axes de progrès ont en revanche été identifiés concernant la maintenance des générateurs de vapeur et le suivi des équipements sous pression nucléaires.

Dans le domaine de la radioprotection, la propreté des installations est jugée satisfaisante et le site est en progrès. Des efforts sont toutefois attendus concernant la culture de radioprotection et la maîtrise du risque de contamination. S’agissant de la protection de l’environnement, l’organisation reste satisfaisante, bien que des lacunes ponctuelles aient été observées dans la gestion des effluents.

Réacteur en démantèlement de Chooz A 

L’ASNR juge satisfaisantes les performances du réacteur en démantèlement de Chooz A dans les domaines de la sûreté nucléaire, de la protection de l’environnement et de la radioprotection.

En 2024, les activités ont été principalement consacrées à la préparation de la levée de la cuve du réacteur, prévue en 2025. Les actions engagées ces dernières années dans le domaine de la radioprotection sont de nature à faire progresser le niveau du site, même si des efforts restent à poursuivre pour réduire le nombre de contaminations internes sur les chantiers.

Centrale nucléaire de Fessenheim 

L’ASNR considère que les préparatifs au démantèlement de la centrale de Fessenheim se poursuivent de manière sérieuse et conforme aux plannings.

L’année 2024 a été marquée par la tenue de l’enquête publique sur le dossier de démantèlement. Les activités préparatoires au démantèlement se sont déroulées de façon satisfaisante et conformément aux plannings prévus, avec notamment la finalisation des travaux de transformation de la salle des machines en une zone de gestion et d’entreposage des déchets radioactifs et la préparation au transport des générateurs de vapeur vers le site de traitement Cyclife en Suède. Les performances en radioprotection sont jugées globalement satisfaisantes.

Centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine

L’ASNR estime que les performances de la centrale de Nogent-sur-Seine rejoignent l’appréciation générale portée sur les centrales nucléaires d’EDF en matière de sûreté nucléaire, de protection de l’environnement et de radioprotection.

Concernant l’exploitation des installations, l’ASNR note une amélioration notable dans la gestion des consignations de matériels et des condamnations administratives, tout en soulignant un besoin d’amélioration dans la gestion des situations fortuites en salle de commande. Concernant la maintenance, les opérations se sont déroulées de manière satisfaisante durant l’arrêt du réacteur 2 pour rechargement du combustible.

Dans le domaine de la radioprotection, malgré de bons résultats concernant la propreté radiologique des chantiers, des écarts notables ont été relevés, notamment dans la gestion des sas d’accès aux chantiers de maintenance et dans l’entretien et le suivi des appareils de mesure de la radioactivité. Des progrès restent en outre à réaliser concernant la culture de radioprotection des intervenants. S’agissant de la protection de l’environnement, bien que la thématique soit mieux prise en compte, des améliorations restent attendues dans la gestion des rejets et du confinement des pollutions liquides.

Autres installations nucléaires

Centre de stockage de l’Aube

L’ASNR considère que le Centre de stockage de l’Aube est exploité dans des conditions satisfaisantes en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection de l’environnement.

Les inspections réalisées en 2024 ont relevé la robustesse du référentiel qualité relatif à la surveillance de l’environnement, ainsi qu’une organisation maîtrisée et adaptée aux enjeux pour le choix et la surveillance des prestataires.

Projet Cigéo

L’ASNR a poursuivi l’instruction technique de la demande d’autorisation de création (DAC) du projet Cigéo, que l’Andra a déposée le 16 janvier 2023 auprès de la ministre en charge de la sûreté nucléaire.
Ce processus d’instruction technique s’étend sur une durée prévisionnelle de trois ans, en étant jalonné de trois réunions du groupe permanent d’experts de l’ASNR pour les déchets, correspondant aux trois thématiques autour desquelles l’instruction technique s’articule :

  • les données de base retenues pour l’évaluation de sûreté de Cigéo ;
  • la sûreté en phase d’exploitation des installations de surface et souterraines ;
  • la sûreté à long terme après la fermeture.

Un processus de concertation inédit a été mis en œuvre autour du processus d’instruction technique. Une vingtaine d’organisations ont ainsi été consultées préalablement à chaque saisine du groupe permanent d’experts, afin de prendre en compte leurs attentes et préoccupations dans le cadrage de l’instruction technique.

Le groupe permanent d’experts pour les déchets a déjà examiné, en avril et en décembre 2024, les deux premiers groupements thématiques. Les recommandations qui en résultent ont fait l’objet de demandes complémentaires de l’ASNR adressées à l’Andra. Le même processus est appliqué pour l’analyse de la dernière thématique, qui sera examinée fin juin 2025 par le groupe permanent d’experts.

Les recommandations et positions du groupe permanent d’experts pour les déchets qui ont été - ou seront – formulées contribueront à fonder l’avis que l’ASNR rendra sur la demande d’autorisation de création. Cet avis devrait être rendu durant l’automne 2025, ce qui permettra le lancement de la phase de consultation.

Domaine médical

En 2024, la radioprotection dans le domaine médical reste globalement satisfaisante, bien que plusieurs signaux faibles appellent à la vigilance. Des tensions sur les effectifs (MERM, physiciens médicaux, médecins), une externalisation mal encadrée de certaines missions (notamment en imagerie), ainsi qu’une progression rapide de la téléradiologie contribuent à une complexification des organisations de soins et à une dilution des responsabilités.

L’année 2024 confirme par ailleurs la forte dynamique d’innovation médicale au niveau national (notamment en radiothérapie et médecine nucléaire), qui présente des bénéfices importants mais aussi des enjeux nouveaux (identification des risques, gestion des déchets, évolutions des procédures, …).

En radiothérapie, les fondamentaux de sécurité sont en place mais les démarches de retour d’expérience s’essoufflent. La répétition d’erreurs de cibles souligne la nécessité de redonner du sens à ces démarches et le besoin d’actualiser les analyses de risques.

En curiethérapie, la radioprotection reste maîtrisée, bien que la sécurisation des sources de haute activité et le maintien des compétences nécessitent une vigilance accrue.

En médecine nucléaire, si les pratiques sont globalement correctes, des améliorations sont attendues sur la gestion des déchets, la sécurisation des processus d’administration des médicaments, ainsi que la formation continue des professionnels.

Des non-conformités persistent dans les pratiques interventionnelles radioguidées, notamment sur les règles techniques d’aménagement des installations, la formation à la radioprotection et la coordination avec les prestataires.

Domaines industriel, vétérinaire et de la recherche

Ces secteurs présentent une grande diversité d’activités, d’établissements et d’applications. En matière de radioprotection, l’appréciation de l’ASNR reste contrastée, dans la continuité des années précédentes. En particulier, l’ASNR note un maintien global des efforts mais des écarts persistants selon les secteurs, la maturité des structures et les ressources consacrées.

Concernant les laboratoires de recherche, le niveau de radioprotection est jugé globalement satisfaisant. Les conditions d’entreposage et d’élimination des sources scellées en fin de vie, des déchets et des effluents radioactifs constituent les principales difficultés rencontrées par les établissements de recherche.

Dans le domaine de la radiographie industrielle, l’ASNR constate que les entreprises ont, dans leur grande majorité, maintenu la rigueur nécessaire pour respecter les obligations réglementaires en matière de radioprotection.
Néanmoins, l’ASNR juge toujours préoccupantes les faiblesses récurrentes en matière de signalisation de la zone d’opération lors des chantiers. Elle souligne que le manque de préparation et de coopération, en amont des chantiers, entre les donneurs d’ordre et les entreprises de radiographie est une des causes de ces écarts. L’ASNR estime, plus généralement, que les donneurs d’ordre devraient privilégier, lorsque c’est possible, les prestations de radiographie industrielle dans des casemates et non sur chantier.

Fait marquant

Perte de contrôle d’une source de gammagraphie à Colmar avec des conséquences à l’extérieur du site.
Le 10 avril 2024 lors d’une opération de radiographie industrielle, les opérateurs n’ont pas été en mesure de ramener la source radioactive d’iridium-192 dans sa position de sécurité, à la suite du premier contrôle radiographique. Un débit de dose ambiant important a conduit à l’évacuation des entreprises et des habitations riveraines pendant une journée (une décision extrêmement rare, les événements de perte de contrôle de source de gammagraphie n’ayant généralement aucun impact pour le public).
Le lendemain, une intervention du fabricant de l’appareil de gammagraphie, des pompiers et de la sécurité civile a conduit à la réduction du débit de dose environnant, ce qui a permis de réduire considérablement la zone d’évacuation (à l’intérieur des limites du site de l’entreprise) et de lever l’ordre d’évacuation. Lors d’une intervention ultérieure, le fabricant a pu récupérer le contrôle de la source de gammagraphie et l’évacuer.

Pour plus d’informations sur l’événement, consulter la note d’information et son complément, publiés par l’ASNR sur son site internet.


Les divisions de Strasbourg et de Châlons-en-Champagne assurent la mise en œuvre des missions de contrôle sur le terrain pour toutes les installations et activités nucléaires civiles en région Grand Est. Elles instruisent les demandes d’autorisation, vérifient la conformité à la réglementation relative à la sûreté nucléaire, à la radioprotection, à la gestion des équipements sous pression ainsi qu’à la protection de l’environnement. Elles assurent également l’inspection du travail dans les centrales nucléaires.

En cas de situation d’urgence radiologique, elles assistent les préfets dans la protection des populations. Elles participent en outre à la préparation des plans d'urgence. Les divisions de Strasbourg et de Châlons-en-Champagne sont aussi actives dans l’information du public, notamment via les Commissions locales d’information (CLI), et entretiennent des liens avec les médias, élus, associations, exploitants et autorités locales.

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