Région Auvergne-Rhône-Alpes : sûreté nucléaire et radioprotection en 2024

Introduction
À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, la division de Lyon de l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Auvergne-Rhône-Alpes.

En 2024, le niveau de la sûreté nucléaire et de la radioprotection reste globalement satisfaisant

À l’occasion de la parution du rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, la division de Lyon de l’ASNR présente les conclusions des actions de contrôle menées en 2024 en région Auvergne-Rhône-Alpes [1].
 


Ce qu’il faut retenir pour la région Auvergne-Rhône-Alpes

En 2024, l’ASN a réalisé 339 inspections dans la région Auvergne‑Rhône‑Alpes, dont 115 dans les centrales nucléaires du Bugey, de Saint‑Alban, de Cruas‑Meysse et du Tricastin, 100 dans les usines, les installations de recherche et les sites en démantèlement, 89 dans le nucléaire de proximité, 15 dans le domaine du transport de substances radioactives (TSR) et 20 concernant les organismes et laboratoires agréés par l’ASN.
L’ASN a par ailleurs réalisé 22 journées d’inspection du travail, dans les quatre centrales nucléaires et sur le site de Creys‑Malville.

En 2024, 21 événements significatifs classés au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (échelle INES) ont été déclarés à l’ASN, dont 19 survenus dans les installations nucléaires de base (INB) et deux dans le nucléaire de proximité. Par ailleurs, un événement significatif pour la radioprotection survenu sur la centrale nucléaire du Tricastin a été classé au niveau 2 de l’échelle INES et un événement, relatif à l’irradiation par erreur d’une zone saine lors du traitement d’un patient par radiothérapie, a été classé au niveau 2 de l’échelle ASN‑SFRO (échelle spécifique pour les événements de radioprotection affectant des patients dans le cadre d’une procédure de radiothérapie).

Enfin, dans le cadre de leurs missions de contrôle, les inspecteurs de l’ASN ont dressé un procès- verbal relatif aux conditions de prévention des risques liés aux rayonnements ionisants pour les travailleurs d’une entreprise de radiographie industrielle. Dans le cadre de la même inspection, un signalement, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale et relatif à une potentielle tromperie sur une prestation de service, a été adressé au procureur de la République.
 


Domaine médical

En 2024, la radioprotection dans le domaine médical reste globalement satisfaisante, bien que plusieurs signaux faibles appellent à la vigilance. Des tensions sur les effectifs (manipulateur en électroradiologie médicale, physiciens médicaux, médecins), une externalisation mal encadrée de certaines missions (notamment en imagerie médicale), ainsi qu’une progression rapide de la télé radiologie contribuent à une complexification des organisations de soins et à une dilution des responsabilités.

Fait marquant

L’année 2024 confirme par ailleurs une accélération de l’innovation thérapeutique, avec l’émergence de techniques comme la radiothérapie interne vectorisée (RIV), la radiothérapie flash ou l’installation d’équipements compacts comme le ZAP-X®. Ces évolutions appellent une adaptation rapide du système de soins pour garantir une prise en charge sécurisée.

L’appropriation des enjeux de radioprotection sur l’ensemble de la chaîne depuis la conception jusqu’à la gestion des déchets et effluents est indispensable, tout particulièrement dans l’accompagnement de l’innovation, et constitue un sujet de vigilance pour l’ASN.

Domaine industriel, vétérinaire et en recherche des rayonnements ionisants

Ces secteurs présentent une grande diversité d’activités, d’établissements et d’applications. En matière de radioprotection, l’appréciation de l’ASN reste contrastée, mais dans la continuité des années précédentes. En particulier, l’ASN note un maintien global des efforts mais des écarts persistants selon les secteurs, la maturité des structures et les ressources consacrées.

Focus sur la radiographie industrielle

En raison de leurs enjeux en radioprotection et des risques associés, la radiographie industrielle, en particulier la gammagraphie, reste un secteur prioritaire. En 2024, l’ASN a réalisé 26 inspections chez des opérateurs de ce secteur en Auvergne-Rhône-Alpes. Si les obligations de base sont généralement respectées par les opérateurs, des failles demeurent dans la signalisation des chantiers, la mise en œuvre des vérifications réglementaires et la coordination entre donneurs d’ordre et entreprises.
 

Le contrôle des centrales nucléaires de production d’électricité exploitées par EDF (Bugey, Saint-Alban, Cruas-Meysse et Tricastin)

Centrale nucléaire du Bugey

L’ASN considère que la centrale nucléaire du Bugey est exploitée et maintenue de façon assez satisfaisante dans le contexte d’un programme industriel chargé. L’ASN relève que le site se distingue sur certaines thématiques comme la gestion du risque incendie. Il est toutefois à noter que la quatrième visite décennale du réacteur 3, la dernière du site, a subi de nombreux aléas.

Les performances de la centrale en matière de radioprotection des travailleurs et de protection de l’environnement se sont améliorées et la sécurité des travailleurs s’est maintenue à un niveau satisfaisant malgré le contexte industriel chargé.

Centrale nucléaire de Saint-Alban

L’ASN considère que la centrale nucléaire de Saint-Alban est exploitée et maintenue de façon satisfaisante dans un contexte d’activité industrielle soutenue. Les arrêts pour rechargement des réacteurs ont été conduits dans des conditions de sûreté satisfaisantes.

Les performances de la centrale en matière de radioprotection et de sécurité des travailleurs sont satisfaisantes. L’ASN considère que le traitement des aléas techniques impactant les dispositifs de protection de l’environnement est en amélioration

Centrale nucléaire de Cruas-Meysse

L’ASN considère que le plan d’amélioration de la rigueur d’exploitation, mis en place en 2023 par la centrale de Cruas-Meysse et prolongé en 2024, doit être poursuivi, dans le contexte d’un programme industriel chargé. La quatrième visite décennale du réacteur 3, la première du site, a été réalisée dans des conditions de sûreté satisfaisantes.

En matière de radioprotection, des améliorations des pratiques ont été observées en 2024 mais les premiers résultats de l’année 2025 ne sont pas à l’attendu. En matière de protection de l’environnement, les performances de la centrale sont stables, toutefois l’ASN attend des améliorations. En matière de sécurité des travailleurs, les résultats du site en 2024 sont satisfaisants mais ceux du début 2025 appellent à la vigilance.

Centrale nucléaire du Tricastin

L’ASN considère que les performances de la centrale du Tricastin en matière de sûreté nucléaire sont satisfaisantes. La quatrième visite décennale du réacteur 4, la dernière du site, s’est déroulée dans des conditions de sûreté satisfaisantes.

En matière de radioprotection, les contrôles de l’ASN ont montré des points de fragilité, particulièrement concernant la propreté radiologique pendant les arrêts de réacteur. En matière de protection de l’environnement, l’organisation du site pour répondre aux exigences réglementaires a progressé. En matière de sécurité des travailleurs, les résultats du site sont satisfaisants, mais en retrait par rapport à l’année 2023.

Autres installations nucléaires

Site Orano du Tricastin

Les installations du « cycle » du Tricastin couvrent principalement les activités de l’amont du « cycle du combustible » et sont exploitées par Orano ChimieEnrichissement dénommé « Orano » ciaprès : L’installation TU5 ; l’usine W ; les anciennes installations exComurhex et l’usine de conversion Philippe Coste ; l’ancienne usine d’enrichissement Georges Besse I ; l’usine d’enrichissement Georges Besse II ; les parcs uranifères ; les ateliers de maintenance, de traitement des effluents liquides et de conditionnement de déchets ; le laboratoire Atlas ; une installation nucléaire de base secrète.

À l’issue des inspections qu’elle a conduites en 2024, l’ASN considère que le niveau de sûreté des installations du site Orano du Tricastin est satisfaisant et que l’exploitant s’est amélioré en matière de radioprotection des travailleurs. Le retard dans le projet d’extension de l’usine W qui traite l’uranium appauvri et dans le traitement du passif historique fait l’objet d’une attention soutenue de l’ASN.

Usines Framatome de fabrication de combustibles nucléaires de Romans-sur- Isère

L’ASN considère que le niveau de sûreté des installations de Framatome est satisfaisant. L’exploitant a entrepris depuis 2017 la création d’une nouvelle zone uranium aux standards de sûreté améliorés. Après des retards, Framatome s’est mobilisé pour terminer ce chantier et l’Autorité a autorisé en novembre 2024 sa mise en service.

Réacteur à haut flux (RHF) de l’Institut Laue-Langevin

Au regard des actions de contrôle conduites en 2024, l’ASN considère que le RHF est exploité dans des conditions de sûreté satisfaisantes. L’année 2024 a été marquée par la mise en œuvre de modifications visant à améliorer la sûreté de l’installation, avec des travaux d’ampleur sur le système de lutte contre l’incendie et le renforcement sismique du pont polaire de manutention.

Réacteur Superphénix et atelier pour l'entreposage du combustible (APEC) de Creys-Malville

L’ASN considère que la sûreté des opérations de démantèlement du réacteur et d’exploitation de l’APEC est satisfaisant. L’année 2024 a été marquée par la fin du démantèlement du bouchon couvercle du cœur et le transfert du faux sommier de la cuve du réacteur, pièce massive activée et particulièrement irradiante, vers un atelier de découpe téléopéré réalisé dans le bâtiment réacteur.


La division de Lyon de l’ASNR assure la mise en œuvre des missions de contrôle sur le terrain pour toutes les installations et activités nucléaires civiles en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle instruit les demandes d’autorisation, vérifie la conformité à la réglementation relative à la sûreté nucléaire, à la radioprotection, à la gestion des équipements sous pression ainsi qu’à la protection de l’environnement. Elle assure également l’inspection du travail dans les centrales nucléaires.

En cas de situation d’urgence radiologique, elle assiste les préfets dans la protection des populations et participent à la préparation des plans d'urgence. La division de Lyon est aussi active dans l’information du public, notamment via les Commissions locales d’information (CLI), et entretient des liens avec les médias, élus, associations, exploitants et autorités locales.


[1] L’ASNR, née de la réunion au 1er janvier 2025 de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), a élaboré ce rapport. Les activités 2024 sont exprimées au nom de l’ASN et les considérations plus générales ou de projections sont exprimées au nom de l’ASNR.

Type de contenu

Rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024

Introduction
Maintenir un haut niveau d’exigence en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection dans un contexte d’accélération des projets nucléaires et d’innovation médicale

Maintenir un haut niveau d’exigence en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection dans un contexte d’accélération des projets nucléaires et d’innovation médicale

Présentation du Rapport annuel 2024

L’Autorité souligne qu’en 2024, le niveau de sûreté des installations nucléaires a été satisfaisant. L’année a été marquée par une forte mobilisation sur la réalisation des quatrièmes réexamens périodiques des réacteurs de 900 mégawatts électriques (MWe), la stabilisation du niveau de production de l’usine Melox et les efforts de la filière industrielle pour améliorer la qualité des fabrications. Dans le domaine médical, le niveau de radioprotection est également jugé satisfaisant, malgré des points de vigilance persistants depuis plusieurs années.

L’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a présenté le 22 mai à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), le Rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2024. À cette occasion, elle a exprimé ses points d’attention face aux nouvelles ambitions en matière de nucléaire. Elle a également partagé ses appréciations sur les actions de chaque exploitant et par domaine d’activité. Enfin, elle est revenue sur les actualités marquantes de l’année 2024. 

Les sujets d’actualité marquants de l’année 2024

Les premiers mois de fonctionnement de l’EPR de Flamanville
Le 7 mai 2024, l’ASN a autorisé la mise en service du réacteur EPR de Flamanville. Il s’agit de la première mise en service d’un réacteur électronucléaire en France depuis celle du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Civaux en 1999. L’EPR est le premier réacteur de troisième génération en France. Sa conception permet une réduction significative de la probabilité de fusion du cœur et des rejets radioactifs en cas d’accident par rapport aux réacteurs de la génération précédente. Malgré les importantes difficultés rencontrées lors du chantier, le réacteur a été mis en service dans de bonnes conditions de sûreté. Toutefois les premiers mois de fonctionnement ont montré qu’EDF doit renforcer la maîtrise des activités d’exploitation.

Les nouveaux réacteurs
L’ASN a été confrontée en 2024 à une forte accélération des sollicitations des porteurs de projet de petits réacteurs modulaires (PRM). Les actions engagées dès 2023 de mise en place de nouveaux cadres d’échanges techniques ont permis de faire face à cette situation inédite et de se préparer à engager efficacement l’instruction des premiers dossiers. Dans ce cadre, certains enjeux deviennent essentiels, notamment pour permettre l’implantation des PRM sur les sites non nucléaires de leurs clients. De nombreuses questions attendent en outre de trouver une réponse, en particulier en matière d’approvisionnement des combustibles neufs, de transport, de gestion des déchets et de prise en charge des combustibles usés. A l’issue de ses échanges avec les porteurs de projets de PRM, l’Autorité constate le caractère souvent peu réaliste des calendriers de déploiement affichés.

La radioprotection au défi des techniques médicales innovantes
Dans un secteur médical en perpétuelle innovation, l’année 2024 aura été marquée par une accélération du développement de techniques médicales innovantes recourant aux rayonnements ionisants.
Cette accélération est particulièrement notable dans le domaine de la radiothérapie interne vectorisée (RIV) où, comme pour le lutétium-177, les essais cliniques se multiplient autour de nouveaux radionucléides d’intérêt tels que l’actinium-225 ou le plomb-212.
Le développement rapide des techniques médicales innovantes, loin du temps long du nucléaire, constitue cependant un défi pour la radioprotection. En effet, la mesure des enjeux de radioprotection, et plus encore l’identification puis la mise en œuvre des moyens nécessaires pour leur maîtrise, reposent sur le développement des connaissances, sur l’acquisition et le partage de données dont certaines ne sont disponibles que sur le moyen terme, sur la mise à disposition d’infrastructures adaptées et sur la mobilisation d’un large réseau d’intervenants et d’acteurs.

Les orientations du cinquième réexamen périodique des réacteurs de 900 MWe
Le 10 décembre 2024, l’ASN a pris position sur les orientations de la phase générique du cinquième réexamen périodique des 32 réacteurs de 900 mégawatts électriques (MWe) exploités par EDF. L’ASNR considère que ce réexamen doit porter prioritairement sur la maîtrise de la conformité et du vieillissement des installations et sur le renforcement de la prise en compte des effets du changement climatique. Il devra permettre de consolider les améliorations importantes apportées aux réacteurs en matière de sûreté lors de leur quatrième réexamen périodique.

Les appréciations de l’Autorité pour 2024

Le contrôle des installations d’EDF
La qualité d’exploitation des centrales nucléaires en fonctionnement s’est maintenue à un niveau satisfaisant en 2024. L’année a été marquée par l’autorisation de mise en service du réacteur EPR de Flamanville délivrée par l’ASN le 7 mai 2024. Cette autorisation a permis à EDF de charger le combustible nucléaire dans la cuve du réacteur et d’engager les essais de démarrage. Concernant les centrales nucléaires en démantèlement et les installations de gestion des déchets, l’ASNR considère que les installations d’EDF sont bien tenues, et que l’exploitant fait preuve d’un bon suivi de ses engagements. L’ASNR estime que les opérations de démantèlement ou préparatoires au démantèlement (OPDEM) des installations, hors réacteurs de la filière « uranium naturel‑graphite‑gaz » (UNGG), progressent à un rythme satisfaisant. S’agissant des réacteurs de la filière des réacteurs nucléaires à l'uranium naturel graphite gaz (UNGG), les échéances d’achèvement des opérations de démantèlement envisagées par EDF restent un sujet de vigilance pour l’ASNR.

Le contrôle des installations d’Orano
L’ASN considère que la dynamique actuelle d’Orano, tant pour améliorer le fonctionnement d’ensemble des installations existantes que pour anticiper les futurs enjeux de l’aval du « cycle », résultant des annonces gouvernementales début 2024 relatives à la stratégie de traitement‑recyclage au‑delà de 2040, est positive.

Le contrôle des installations du CEA
L’ASNR considère que la sûreté des installations exploitées par le CEA reste maîtrisée, mais que les projets de pérennisation des installations en fonctionnement, de démantèlement des installations arrêtées et de RCD (des opérations de reprise et de conditionnement des déchets anciens) présentent toujours des résultats contrastés et restent exposés à des aléas potentiels majeurs. En effet, malgré le renforcement progressif des pratiques de pilotage des projets, la performance de mise en œuvre reste limitée par les moyens disponibles, et par les capacités opérationnelles des prestataires de la filière. Par ailleurs, la réalité opérationnelle des chantiers est presque systématiquement plus complexe que prévu, au point de remettre parfois en cause l’ensemble d’un projet, ou d’en reporter très significativement les échéances. L’ASN estime à cet égard que la maîtrise de ces projets demeure un point de vigilance. Enfin, l’ASN déplore qu’il n’y ait aucune amélioration notable en 2024 pour ce qui concerne l’organisation de la gestion des situations d’urgence, ainsi que la surveillance des intervenants extérieurs.

Le contrôle des installations de l’Andra
L’ASNR note une dynamique positive autour de l’instruction du dossier de demande d’autorisation de création de l’installation de stockage en couche géologique profonde Cigéo, déposé le 16 janvier 2023 par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

Les appréciations concernant le domaine médical
En 2024, le niveau de radioprotection s’est maintenu à un niveau satisfaisant dans le domaine médical, malgré une situation contrastée avec des fragilités persistantes depuis plusieurs années et des points de vigilance qui, font craindre un recul à terme de la culture de radioprotection.

Le contexte reste marqué par des tensions, notamment sur le plan des ressources humaines, et un niveau d’activité croissant. Les signaux faibles évoqués en 2023 se traduisent en 2024, par des constats en inspection ou sont relevés comme facteurs contributifs dans la survenue d’évènements significatifs (ressources amoindries, complexification des organisations, recours à des prestations insuffisamment maitrisées, téléradiologie). L’ASNR alerte l’ensemble des acteurs sur le risque d’une moindre appropriation des enjeux de radioprotection et rappelle la nécessité d’évaluer l’impact, en matière de radioprotection, de tout changement d’organisation. 
L’ASNR constate toujours une situation insatisfaisante pour les pratiques interventionnelles radioguidées réalisées au bloc opératoire. Dans ce domaine, où les indications et le nombre de patients concernés augmentent et se diversifient, les actions d’optimisation et la conformité des installations aux règles d’aménagement ainsi que la formation à la radioprotection sont essentielles à la maitrise des enjeux de radioprotection.
En radiothérapie, un retour d’expérience a été entrepris au niveau national, en collaboration avec les sociétés savantes, et partagé avec les professionnels pour éviter la répétition d’évènements de type erreur de cible, ou erreur d’étalonnage Compte tenu des progrès dans la prise en charge des cancers, l’ASNR appelle l’attention des professionnels sur l’augmentation des cas de patients pouvant bénéficier d’un second traitement par radiothérapie et sur les risques de surexposition associés à ces situations.
En médecine nucléaire, certaines situations particulières peuvent poser des difficultés opérationnelles et sont rendues plus fréquentes par le développement de la radiothérapie interne vectorisée (RIV). L’ASNR appelle les professionnels à être extrêmement attentifs à la prévention de telles situations. 
Le déploiement des nouvelles techniques et pratiques en thérapie est porteur d’espoir pour les patients, mais constitue un sujet de vigilance afin d’assurer leur intégration rapide et sûre dans le système de soins. L’ASNR rappelle notamment l’importance de maintenir et développer la culture de radioprotection, y compris dans sa dimension opérationnelle.
Elle souligne que les enjeux de radioprotection ne se limitent pas à la réalisation de l’acte, mais débutent dès la phase de conception et s’étendent, le cas échéant, à la gestion des déchets et des effluents.

La réflexion sur l’évolution des filières des déchets radioactifs issus des activités médicales dans le cadre d’un essor de la médecine est, au même titre que pour les autres activités nucléaires, une condition essentielle au développement et à l’acceptabilité de ces applications médicales. C’est un des points que l’ASNR a souligné dans son avis de mars 2025 sur les orientations et enjeux pour le 6ème plan national de gestion des matières et déchets radioactifs pour que soit abordée, au sein des débats préalables, une réflexion spécifique sur les déchets radiologiques provenant des activités médicales. 

Les principaux enjeux pour 2025

Dans un contexte où le nucléaire est appelé à conserver durablement un caractère structurant pour le système énergétique français, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) rappelle que pour 2025 :

  • l’anticipation est nécessaire pour construire des décisions éclairées par les meilleures connaissances et nourries par une attitude interrogative à l’écoute des signaux faibles ;
  • la pérennisation des installations doit viser les meilleurs standards de sûreté, y compris en comparaison aux projets d’installations plus modernes appelées à les remplacer ;
  • des marges physiques et temporelles doivent être conservées pour être en mesure de faire face aux aléas sans remettre en cause la sûreté.

La poursuite du fonctionnement du parc électronucléaire reste un sujet majeur. 
Une stratégie d’instruction de la poursuite d’exploitation des réacteurs est déployée à l’occasion des quatrièmes et cinquièmes réexamens périodiques et en anticipation d’une éventuelle poursuite d’exploitation au‑delà. Cette stratégie a permis d’industrialiser ces instructions. L’engagement d’études sur la pérennisation et le renouvellement des usines du combustible est un point positif dans le souci de l’équilibre du « cycle ».
En ce qui concerne un éventuel fonctionnement de réacteurs du parc actuel au‑delà de 60 ans, et sur la base des travaux engagés par EDF, l’année 2023 avait permis d’identifier les principaux sujets techniques qui doivent faire l’objet d’analyses particulières, voire de recherches et de développements, en amont des réexamens périodiques. Les conclusions des analyses anticipées d’EDF feront l’objet d’une instruction en vue d’une prise de position de l’ASNR en 2026.

Le défi de la diffusion de la culture de sûreté. 
Avec la reprise de la construction de nouveaux réacteurs et de nouvelles usines du combustible, une innovation très active dans le médical ou les petits réacteurs modulaires (PRM), ainsi que des perspectives nouvelles de durée d’exploitation, les acteurs de la sûreté nucléaire et de la radioprotection doivent répondre à de nouveaux défis : acquisition de nouvelles connaissances, diffusion de la culture de sûreté et de radioprotection auprès de tous les acteurs, y compris dans la chaîne de sous‑traitance, mobilisation de moyens et de compétences au service de la sûreté et de la radioprotection, dans un contexte de ressources contraintes et concurrentiel.

S’adapter à ce nouveau contexte : la création de l’ASNR
Créée par la loi relative à l’organisation de la gouvernance de la sûreté nucléaire et de la radioprotection du 21 mai 2024, l'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a démarré au 1er janvier 2025. Elle est issue de la réunion de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Indépendante des exploitants et du Gouvernement, celle-ci est non seulement dotée d’importants pouvoirs de contrôle mais aussi de fortes capacités d’expertise et de recherche. Ainsi, chaque décision qu’elle prend, contrôle qu’elle effectue, autorisation qu’elle délivre, s’appuie sur des instructions et expertises à l’état de l’art car alimentées par les résultats de la recherche.
La préparation de la création de l’ASNR a nécessité une mobilisation sans précédent des personnels de l’ASN et de l’IRSN et des administrations partenaires pour être prêts au 1er janvier 2025. Désormais, l’ASNR est opérationnelle dans toutes ses missions. Pour autant, les prochains mois permettront de consolider son organisation, d’installer l’ASNR dans son écosystème, et de construire progressivement une stratégie intégrée de recherche, d’expertise, de contrôle, de transparence et de dialogue avec la société.

Sûreté nucléaire et radioprotection en 2024 - Audition de l'ASNR


Au titre de l’année 2024, la synthèse des activités de l’IRSN a également été publiée le 22 mai 2025 sur www.irsn.fr. 


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Nomination du directeur scientifique de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR)

Introduction
Monsieur Vincent Lagneau est nommé directeur scientifique de l’ASNR. Cette nomination fait suite à la mise en place d’un « search committee », présidé par Pierre Toulhoat, membre de l’Académie des technologies et ancien président du conseil scientifique de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Portrait Vincent Lagneau, directeur scientifique de l'ASNR
Vincent Lagneau, nommé directeur scientifique de l'ASNR

Monsieur Vincent Lagneau est nommé directeur scientifique de l’ASNR.

Cette nomination fait suite à la mise en place d’un « search committee », présidé par Pierre Toulhoat, membre de l’Académie des technologies et ancien président du conseil scientifique de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Pour garantir la sélection du/de la meilleur(e) candidat(e), ce comité comprenait plusieurs autres experts extérieurs à l’ASNR.

Vincent Lagneau, ancien élève de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Mines de Paris, docteur en Hydrologie et Hydrogéologie quantitatives, était jusqu’alors Directeur du Centre de Géosciences et Professeur à MINES Paris - PSL et président de la Commission nationale d’évaluation des recherches et études relatives à la gestion des matières et déchets radioactifs.

Membre du Comité exécutif, le Directeur scientifique aura pour responsabilité de s’assurer que l’ASNR dispose en temps voulu des connaissances scientifiques et des outils utiles à la réalisation de ses missions. Pour rappel, l’ASNR contribue, par ses travaux de recherche et d’expertise, à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques en matière de prévention et de protection contre les risques associés aux rayonnements ionisants dans les secteurs de l’énergie, de l’environnement ou de la santé.

Sa mission de directeur scientifique se décline selon quatre axes principaux : 

  • l’élaboration de la stratégie de recherche et le suivi de sa mise en œuvre ;
  • l’organisation de l’évaluation des activités de recherche ;
  • la politique scientifique de l’autorité ;
  • la représentation de l’ASNR en tant qu’organisme de recherche en France et à l’étranger.
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Exposition de la population aux rayonnements ionisants due aux actes d’imagerie médicale diagnostique réalisés en France en 2022

Introduction
Conformément aux missions qui lui sont confiées par le code de la santé publique, l’ASNR analyse tous les cinq ans, l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants due aux examens d’imagerie médicale diagnostique. La nouvelle édition de ce bilan, appelé ExPRI, porte sur l’année 2022.

Conformément aux missions qui lui sont confiées par le code de la santé publique, l’ASNR analyse tous les cinq ans, l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants due aux examens d’imagerie médicale diagnostique.

La nouvelle édition de ce bilan, appelé ExPRI (Exposition de la population aux rayonnements ionisants), porte sur l’année 2022. Ce rapport propose une analyse par modalité d’imagerie (radiologie conventionnelle, dentaire, scanographie, médecine nucléaire et radiologie interventionnelle à visée diagnostique), par région anatomique explorée, par âge et par sexe. Il est réalisé à partir des actes d’imagerie diagnostique extraits d’un échantillon représentatif des bénéficiaires de l’assurance maladie. 

> Télécharger l'édition 2025 du rapport ExPRI (PDF 3,44 Mo)

A retenir

La nouvelle édition du rapport ExPRI présente l’évolution de l’exposition de la population française en imagerie diagnostique en 2022 comparativement au bilan précédent qui portait sur l’année 2017. Ses principales conclusions sont les suivantes :

  • La fréquence d’actes passe de 1 181 à 1 083 actes pour 1000 bénéficiaires entre 2017 et 2022, ce qui représente une diminution de 8 %. Cette baisse globale est principalement due à une diminution d’environ 19 % des actes de radiologie conventionnelle. Les fréquences d’actes en scanographie et en médecine nucléaire diagnostique ont, quant-à-elles, augmenté d’environ + 11 % et + 22 %, respectivement.
  • La dose efficace annuelle moyenne par bénéficiaire a très légèrement augmenté entre 2017 et 2022 (+2,6 %) et passe de 1,53 mSv à 1,57 mSv. Cette augmentation est essentiellement liée aux actes de scanographie et de médecine nucléaire, qui entrainent des doses plus élevées, et pour lesquels la proportion a augmenté sur la période au regard de la radiologie conventionnelle.
  • Près de 43 % de la population a bénéficié, en 2022, d’un ou plusieurs actes diagnostiques. La proportion de femmes exposées est très nettement plus élevée que celle des hommes : 47,3 % contre 37,8 %. La proportion d’individus exposés au sein de la population dépend fortement de l’âge, d’environ 15 % pour les plus jeunes enfants à un peu moins de 70 % pour les femmes âgées d’environ 65 à 74 ans et environ 55 % pour les hommes âgés d’environ 65 à 84 ans.
  • Cette population effectivement exposée a bénéficié en moyenne de 2,54 actes au cours de l’année 2022. Ce nombre est variable selon l’âge : les enfants de moins de 10 ans ont eu en moyenne moins de 2 actes annuels, les adultes de plus de 75 ans environ 3,4.
  • La dose efficace individuelle cumulée par cette population exposée en 2022 était en moyenne de 3,7 mSv. La distribution de cette dose est extrêmement hétérogène : la moitié a reçu une dose inférieure ou égale à 0,1 mSv, 75 % a reçu une dose inférieure à 1,9 mSv, tandis que les 5 % les plus exposés ont reçu une dose supérieure à 18,6 mSv.

Pour aller plus loin

Trois sujets d’intérêt ont fait l’objet d’analyses complémentaires :

CBCT dentaire :

Compte-tenu du développement rapide du CBCT dentaire (cone beam computed tomography), la radiologie dentaire a été analysée de manière plus spécifique. Les données montrent en effet une forte augmentation (56 %) du nombre d’actes de CBCT dentaire entre 2017 et 2022, à mettre toutefois en regard d’une utilisation faible (une dizaine d’actes pour 1000 bénéficiaires) par rapport à la radiographie panoramique dentaire (une centaine d’actes pour 1000 bénéficiaires). La radiographie panoramique dentaire est également en augmentation de 11 %. À l’inverse, le scanner de la face (dentascan), peu utilisé (moins de 6 actes pour 1000 bénéficiaires), est en diminution de 16 %.

Comparaison à l’international :

Les données françaises issues des rapports ExPRI ont été comparées à celles au niveau mondial issues du dernier rapport de l’UNSCEAR, paru en 2022, sur les données 2009-2018. De manière générale, les tendances sur les fréquences d’actes et les doses efficaces moyennes individuelles au niveau français sont similaires à celles observées au niveau mondial en particulier pour les pays à niveau de revenu comparable.

Impact de l’épidémie de COVID-19 :

Entre la publication du précédent rapport ExPRI qui concernait les données de l’année 2017 et celle du présent rapport relatif aux données de 2022, la France a été touchée par l’épidémie de COVID-19. Aussi, l’impact de cette épidémie sur l’exposition en imagerie diagnostique a été étudiée spécifiquement sur l’année 2020, la plus touchée par l’épidémie. Les données montrent qu’en avril 2020, mois le plus impacté du fait du confinement, le nombre d’actes diagnostiques utilisant les rayonnements ionisants a baissé d’environ 70 % par rapport à l’attendu. Le nombre d’actes sur la totalité de l’année 2020 est inférieur de 10 % par rapport à l’attendu, et a eu pour conséquence une diminution de la dose annuelle moyenne par bénéficiaire d’environ 8 % (1,44 mSv en 2020).

 

> Télécharger l'édition 2025 du rapport ExPRI (PDF 3,44 Mo)

> Accéder aux éditions précédentes d'ExPRI

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Pascale Portes
01 58 35 70 33
pascale.portes@asnr.fr

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Clôture de la concertation sur le 4e réexamen des réacteurs de 1300 MWe

Introduction
Communiqué de presse - Poursuivre le fonctionnement des réacteurs de 1300 MWe au-delà de 40 ans : dans quelles conditions ? Bilan de la concertation publique volontaire menée sous l’égide du HCTISN du 18 janvier au 30 septembre 2024
Signataires du Communiqué de presse du HCTISN fin de concertation RP4 1300

Le Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) annonce, ce mardi 11 mars 2025, la clôture de la concertation publique sur les dispositions de sûreté proposées par EDF pour poursuivre, au-delà de 40 ans, l’exploitation de ses réacteurs nucléaires de 1 300 MWe. 20 réacteurs sont concernés et répartis sur 8 centrales nucléaires : Belleville-sur-Loire, Cattenom, Flamanville, Golfech, Nogent-sur-Seine, Paluel, Penly et Saint-Alban.

L’objectif était d’associer le public aux enjeux et objectifs de sûreté liés à la poursuite de fonctionnement des réacteurs concernés au-delà de 40 ans, bien en amont des enquêtes publiques qui seront réalisées dans plusieurs années, réacteur par réacteur.

Cette démarche volontaire, portée par le HCTISN, a mobilisé EDF, en tant qu’opérateur responsable des réexamens périodiques de sûreté*, et les principaux acteurs de la sûreté des centrales nucléaires en France : l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), chargée d’expertiser et de se prononcer sur les améliorations de sûreté proposées par EDF, l’Association nationale des comités et commissions locales d’information (ANCCLI) et les 7 commissions locales d’information (CLI) concernées**.

Le public était invité à s’exprimer sur la « Note de réponse aux objectifs » (NRO)*** du 4e réexamen périodique qui rassemble les dispositions de sûreté proposées par EDF pour les 8 centrales concernées. La concertation s’est attachée à aborder la poursuite d’exploitation en examinant les enjeux de sûreté, du changement climatique, de l’environnement, de la santé, de la sécurité…qui font partie, pour les citoyens, de ces conditions de poursuite de fonctionnement.

À partir de ces échanges et contributions, les garants**** ont établi leur bilan de cette concertation et les acteurs porteurs de cette concertation (HCTISN, EDF, ASNR et ANCCLI) ont rédigé un document commun sur les enseignements et les suites à donner à cette concertation. Ces documents sont disponibles sur la plateforme de la concertation.


* La durée de fonctionnement des installations nucléaires présentes sur le territoire français n’est pas limitée par le décret qui les autorise. En contrepartie, la réglementation prévoit que chaque installation nucléaire doit faire l’objet d’un réexamen périodique tous les 10 ans. Après analyse du rapport établi par l’exploitant, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), autorité administrative indépendante chargé du contrôle des installations nucléaires, communique au Gouvernement ses conclusions sur l’état de sûreté des installations et peut prendre des prescriptions pour encadrer les conditions de poursuite du fonctionnement.

** CLI de Belleville-sur-Loire, CLIN Paluel-Penly, CLI de Golfech, CLI de Nogent-sur-Seine, CLI de Flamanville, CLI de Saint-Alban, CLI de Cattenom.

*** Cette note de réponse aux objectifs (NRO) constitue le document officiel d’échange entre EDF et l’ASNR. Ce document fait l’objet d’une synthèse dans le cadre de cette concertation sur les 4es réexamens périodiques.

**** Garants choisis sur la liste des garants de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP).


Chiffres-clés de la concertation

  • 8 centrales nucléaires concernées - 20 réacteurs
  • 311 questions et avis déposés sur la plateforme numérique (http://concertation.suretenucleaire.fr)
  • 343 personnes connectées aux 5 webinaires nationaux
  • 7 CLI (Commissions Locales d’Information) impliquées
  • 823 participants aux 8 réunions publiques et 3 ateliers thématiques organisés par les CLI à proximité des sites concernés

Type de contenu

Vœux à la presse : l’ASNR expose les enjeux de radioprotection et de sûreté nucléaire

Introduction
Le 28 janvier 2025, le collège et la direction générale de l’ASNR ont présenté leurs premiers vœux à la presse. Dans un contexte politique, économique et budgétaire particulier, son président, Pierre-Marie Abadie, a présenté la démarche de construction de la nouvelle Autorité et a rappelé les enjeux actuels de sûreté nucléaire et de radioprotection.

Le 28 janvier 2025, le collège et la direction générale de l’ASNR ont présenté leurs premiers vœux à la presse. Dans un contexte politique, économique et budgétaire particulier, son président, Pierre-Marie Abadie, a présenté la démarche de construction de la nouvelle Autorité et a rappelé les enjeux actuels de sûreté nucléaire et de radioprotection.

L’ASNR, au service de la protection des personnes et de l’environnement

Le Collège de l'ASNR et le directeur général

Le Collège de l'ASNR et le directeur général

L'ASNR, créée par la loi relative à l’organisation de la gouvernance de la sûreté nucléaire et de la radioprotection du 21 mai 2024, est opérationnelle depuis le 1er janvier 2025. Sa gouvernance est installée. Son règlement intérieur, présenté à l’OPECST, a depuis été adopté. Son centre de crise unique, situé à Fontenay-aux-Roses, est opérationnel. Ses directions fonctionnelles sont intégrées.

Désormais, l’objectif est de construire le collectif. L’installation de la nouvelle Autorité reposera sur la préservation de la robustesse de l’expertise, tout en allant chercher les opportunités et forces de ce modèle intégré. Le président de l’ASNR a également rappelé la nécessité de conforter la recherche, en France et à l’international, en mentionnant le lancement du processus de recrutement d’un directeur scientifique.

L’installation de l’ASNR sera progressive. Il s’agira, au bout d’une année, de s’assurer que la nouvelle structure fonctionne, avec une organisation plus aboutie et des processus robustes. À un horizon de deux ans, il conviendra d’avoir revisité les feuilles de route de l’Autorité, notamment dans les domaines de la recherche et du dialogue avec la société.

L’ASNR expose les enjeux actuels de radioprotection et de sûreté nucléaire

Pierre-Marie Abadie et Olivier Gupta

Pierre-Marie Abadie et Olivier Gupta

La radioprotection au défi des techniques médicales innovantes

Ces derniers mois ont été marqués par une accélération inédite du développement de techniques médicales innovantes recourant aux rayonnements ionisants. Selon l’ASNR, les décisions des acteurs du système de soins doivent être éclairées par la juste prise en compte des enjeux de radioprotection. Dans ce contexte, l’ASNR développe sa capacité d’expertise notamment dans le domaine de la médecine nucléaire afin d’anticiper l’introduction de traitements utilisant de nouveaux radiopharmaceutiques.
Malgré un paysage stimulant d’innovations, de nombreux établissements de santé restent en situation fragile en raison du manque de ressources et de facteurs organisationnels et humains.

En 2025, l’ASNR poursuivra ses travaux de recherche en radioprotection dans le cadre du programme européen PIANOFORTE. Par ailleurs, le bilan 2023-2024 de la surveillance de la radioactivité en Polynésie française sera publié à la fin de l’année.

 

Sûreté nucléaire : plusieurs grands dossiers à suivre en 2025

La prolongation du parc nucléaire existant

Trois exercices de réexamens de sûreté s’enchainent :

  • la poursuite du traitement des quatrièmes réexamens périodiques des réacteurs de 900 MWe qui améliorent sensiblement la sûreté ;
  • la prise de position prochaine de l’ASNR sur le quatrième réexamen périodique des réacteurs de 1300 MWe, à la suite de la concertation et de l'instruction menées en 2024 ;
  • la préparation du cinquième réexamen périodique des réacteurs de 900 MWe, axé sur la vérification de la conformité des installations, la maîtrise du vieillissement des matériels pour un fonctionnement jusqu’à 60 ans, ainsi que la prise en compte du risque climatique.

Quant à la poursuite du fonctionnement des réacteurs actuels jusqu’à 60 ans et au-delà, l’ASNR demande à EDF de justifier de manière anticipée cette hypothèse, pour permettre une instruction approfondie débouchant sur une prise de position de l’ASNR fin 2026.

L’EPR de Flamanville

Une autorisation de l’ASNR sera nécessaire pour l’augmentation de la puissance de la production au-delà des seuils des 25% puis des 80% de puissance de production.

Le projet d’EPR 2 à Penly

Le lancement d’un nouveau programme nucléaire d’ampleur constitue un défi pour la filière. L’instruction de la demande d'autorisation de création (DAC) pour le projet de Penly se poursuit. Une enquête publique est prévue pour 2026 et l'instruction de l’ASNR devrait aboutir d'ici la fin de cette année. L’enjeu principal réside dans la rigueur industrielle et la culture de sûreté tout au long de la chaîne de sous-traitance. L’ASNR restera attentive à la mise en œuvre des engagements d’EDF et de la filière nucléaire et à l’amélioration de la qualité d’exploitation.

Les petits réacteurs modulaires (PRM)

Face au nombre et à la diversité des projets, l’ASNR s’adapte, sans réduire ses exigences sur le plan de la sûreté, en mettant en place des modalités d’échange et de travail adaptées. Elle a notamment créé une direction dédiée et coopère sur le sujet avec d’autres autorités de sûreté et au plan européen (WENRA, ENSREG).
Par ailleurs, l’Autorité participe au projet PASTIS sur la sûreté passive de ces réacteurs dans le cadre d’un financement de l’Agence nationale de la recherche (ANR).

La pérennisation des usines du cycle du combustible

L’équilibre du cycle est un enjeu systémique fort du point de vue de la maîtrise des besoins en entreposage et de la prévention des risques de saturation. Dans le contexte de la relance d’un programme nucléaire pour la France, il est essentiel de disposer d’une vision intégrée des installations du cycle et de leur futur. EDF et Orano ont annoncé fin 2024 le changement de stratégie pour la construction d’une piscine d’entreposage des combustibles sur le site de La Hague. Si la logique industrielle de ce changement de projet est cohérente avec les annonces gouvernementales, les enjeux de sûreté restent inchangés. L’ASNR rappelle l’importance de disposer rapidement de nouvelles capacités d’entreposage, répondant aux standards de sûreté les plus récents. L’Autorité demeurera vigilante sur la préservation de marges physiques et temporelles pour maintenir des capacités d’entreposage et la mise en place immédiate de parades. Parmi ces dernières, la densification de l’utilisation des piscines existantes a fait l’objet d’une autorisation fin 2024.

Voir la conférence de presse


Contacts presse    

Evangelia Petit Tel. : 01 46 16 41 42 Courriel : evangelia.petit@asnr.fr 
Pascale Portes Tel. : 01 58 35 70 33 Courriel : pascale.portes@asnr.fr

 

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Création de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR)

Introduction
L'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) créée par la loi relative à l’organisation de la gouvernance de la sûreté nucléaire et de la radioprotection du 21 mai 2024 a démarré au 1er janvier 2025. Elle est issue de la réunion de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

L'Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) créée par la loi relative à l’organisation de la gouvernance de la sûreté nucléaire et de la radioprotection du 21 mai 2024 a démarré au 1er janvier 2025. Elle est issue de la réunion de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).  

Autorité administrative indépendante, l’ASNR assure désormais, au nom de l’État, le contrôle des activités nucléaires civiles en France. Elle exerce également les missions de recherche, d’expertise, de formation et d’information des publics dans les domaines de la sûreté nucléaire et de la radioprotection.

Logo de l'ASNR

Présidée par Pierre-Marie Abadie, l’ASNR est dirigée par un collège de cinq commissaires, dont le président. Olivier Gupta en est le directeur général. Elle rassemble plus de 2 000 collaborateurs dont les compétences spécifiques et variées sont mises au service de la protection des personnes et de l’environnement.

L’ASNR est implantée sur l’ensemble du territoire français. Son siège est à Montrouge et elle dispose de 11 divisions lui permettant d’exercer ses missions de contrôle sur l’ensemble du territoire métropolitain et dans les départements et régions d’outre‑mer. Elle est également établie à Fontenay-aux-Roses et Cadarache sites principaux de l’expertise et de la recherche en sûreté nucléaire et en radioprotection, ainsi qu’au Vésinet, site principal de la surveillance de l’environnement. Elle dispose également d’antennes d’expertise et de recherche à Cherbourg, les Angles et Tahiti.

À l’échelle internationale, la création de l’ASNR marque l’ambition française en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection au service de la protection des personnes et de l’environnement. Elle travaillera en lien étroit avec ses pairs internationaux, qu’ils soient organismes de recherche, experts ou autorités de contrôle.

Contacts presse ASNR

A savoir

Les sites actuels ASN.fr et IRSN.fr resteront actifs pour garantir l'accès à leurs contenus existants. Cependant, pour toute information sur les activités, missions et actualités de l'ASNR, nous vous invitons à consulter le nouveau portail : www.asnr.fr

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