Projet AMHYCO : mieux comprendre l’accident nucléaire grave

Introduction
Lors d’un accident grave dans une centrale nucléaire, l’hydrogène (H₂) et le monoxyde de carbone (CO) peuvent être produits et relâchés dans l’enceinte de confinement des réacteurs. Ces gaz inflammables peuvent conduire, en cas de combustion, à des charges en pression et en température capables de compromettre le fonctionnement des équipements nécessaires à la gestion des accidents graves ; ils peuvent aussi affecter l’intégrité de l’enceinte de confinement et entraîner, par conséquent, le rejet de matières radioactives dans l’environnement.

Projet AMHYCO : un projet européen pour mieux comprendre les risques d’accident grave en centrale nucléaire

Le projet AMHYCO (Towards an Enhanced Accident Management of the Hydrogen/CO Combustion Risk), financé par le programme de recherche Euratom H2020 et labellisé par la SNETP (Sustainable Nuclear Energy Technology Platform), a réuni 13 partenaires de 7 pays européens et du Canada, dont, pour la France, l’ASNR, présente aux côtés de Framatome et du CNRS Coordonné par l’Université Polytechnique de Madrid, le projet AMHYCO avait pour objectif d’améliorer la compréhension des phénomènes liés aux gaz combustibles (hydrogène et monoxyde de carbone) en cas d’accident grave dans une centrale nucléaire. Il s’inscrit dans la continuité du projet SAMHYCO NET.

Un enjeu de sûreté : maîtriser les gaz combustibles

Lors d’un accident grave dans une centrale nucléaire, l’hydrogène (H₂) et le monoxyde de carbone (CO) peuvent être produits et relâchés dans l’enceinte de confinement des réacteurs. Ces gaz inflammables peuvent conduire, en cas de combustion, à des charges en pression et en température capables de compromettre le fonctionnement des équipements nécessaires à la gestion des accidents graves ; ils peuvent aussi affecter l’intégrité de l’enceinte de confinement et entraîner, par conséquent, le rejet de matières radioactives dans l’environnement.

L’objectif du projet AMHYCO était de mieux comprendre ces phénomènes, et de proposer des solutions concrètes pour améliorer la gestion de ces risques.

Une approche expérimentale et collaborative

Le projet s’est appuyé sur des expériences en laboratoire pour affiner les modèles de la recombinaison1 catalytique de l’hydrogène et du monoxyde de carbone et de la combustion des mélanges représentatifs de l’atmosphère des enceintes de confinement en situation d’accident grave. Cela a permis aussi de définir des critères pour évaluer a priori le risque d’explosion en phase tardive d’un accident.

En outre, des simulations numériques de scénarios accidentels ont été menées pour mesurer le bénéfice des connaissances acquises.

Le séminaire de clôture s’est tenu à Madrid fin février 2025, rassemblant une soixantaine de participants. Il a marqué la conclusion de quatre ans et demi de recherche collaborative visant à améliorer la gestion des risques liés à la combustion de l'hydrogène et du monoxyde de carbone dans les centrales nucléaires européennes de génération II et III2.

Bilan technique et valorisation des résultats du projet

Le projet AMHYCO a atteint les objectifs scientifiques et techniques qui lui étaient assignés. Il a permis de produire une base de données expérimentales ainsi que des résultats de simulation de scénarios accidentels à l’aide d’outils de type LP (lumped parameter), 3D et CFD (computational fluid dynamics). Ces données ont été utilisées pour réviser les corrélations de recombinaison de référence, définir les domaines d’inflammation, et établir des critères d’accélération de flamme dans des conditions représentatives de la phase tardive d’un accident grave. Par ailleurs, certaines données expérimentales générées ont servi à l’organisation du benchmark ETSON-AMHYCO en lien avec le réseau ETSON (European Technical Safety Organisations Network). La réunion de clôture de celui-ci est prévue les 26 et 27 juin 2025 à Fontenay-aux-Roses.

 

1. Réaction permettant de consommer l’hydrogène ou le monoxyde de carbone de manière contrôlée  
2. Le parc des réacteurs de production d’électricité actuellement en exploitation en France comprend un total de 56 réacteurs à eau sous pression (REP), dits « de génération II », et un réacteur EPR (European Pressurized water Reactor) est dit « de génération III ». (source site irsn.fr)

Photo de groupe - Workshop AMHYCO
Séminaire de clôture du projet AMHYCO à Madrid, février 2025.
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Nomination du directeur scientifique de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR)

Introduction
Monsieur Vincent Lagneau est nommé directeur scientifique de l’ASNR. Cette nomination fait suite à la mise en place d’un « search committee », présidé par Pierre Toulhoat, membre de l’Académie des technologies et ancien président du conseil scientifique de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Portrait Vincent Lagneau, directeur scientifique de l'ASNR
Vincent Lagneau, nommé directeur scientifique de l'ASNR

Monsieur Vincent Lagneau est nommé directeur scientifique de l’ASNR.

Cette nomination fait suite à la mise en place d’un « search committee », présidé par Pierre Toulhoat, membre de l’Académie des technologies et ancien président du conseil scientifique de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Pour garantir la sélection du/de la meilleur(e) candidat(e), ce comité comprenait plusieurs autres experts extérieurs à l’ASNR.

Vincent Lagneau, ancien élève de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Mines de Paris, docteur en Hydrologie et Hydrogéologie quantitatives, était jusqu’alors Directeur du Centre de Géosciences et Professeur à MINES Paris - PSL et président de la Commission nationale d’évaluation des recherches et études relatives à la gestion des matières et déchets radioactifs.

Membre du Comité exécutif, le Directeur scientifique aura pour responsabilité de s’assurer que l’ASNR dispose en temps voulu des connaissances scientifiques et des outils utiles à la réalisation de ses missions. Pour rappel, l’ASNR contribue, par ses travaux de recherche et d’expertise, à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques en matière de prévention et de protection contre les risques associés aux rayonnements ionisants dans les secteurs de l’énergie, de l’environnement ou de la santé.

Sa mission de directeur scientifique se décline selon quatre axes principaux : 

  • l’élaboration de la stratégie de recherche et le suivi de sa mise en œuvre ;
  • l’organisation de l’évaluation des activités de recherche ;
  • la politique scientifique de l’autorité ;
  • la représentation de l’ASNR en tant qu’organisme de recherche en France et à l’étranger.
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L'ASNR à la 11ème édition des « Euratom Research and Training Conferences » et au forum SNETP 2025, du 12 au 16 mai à Varsovie

Introduction
La 11e édition des conférences en recherche et formation d’Euratom, organisée sous les auspices de la présidence polonaise du conseil de l’Union européenne, a eu lieu du 12 au 16 mai à Varsovie. Le forum SNETP 2025 s’est tenu dans le cadre de cette conférence.
Forum SNETP - Intervention d'Olivier Dubois (ASNR)
Intervention d'Olivier Dubois (ASNR)

La 11e édition des conférences en recherche et formation d’Euratom (FISA et Euradwaste), organisée sous les auspices de la présidence polonaise du conseil de l’Union européenne, a eu lieu du 12 au 16 mai à Varsovie. Le forum SNETP 2025 s’est tenu dans le cadre de cette conférence. L’ASNR est l’un des 130 membres de SNETP (industriels et acteurs de la recherche du secteur nucléaire) et siège à son governing board. Cette association européenne travaille en faveur de l'innovation dans le domaine nucléaire et en particulier dans la sûreté.

Ce rendez-vous important de la recherche et de l’innovation a rassemblé une large communauté d’industriels et d’organismes de recherche et développement (R&D) européens : plus de 600 participants cette année, dont un nombre important de représentants français d’EDF, du CEA, de Framatome, d’Orano et d’autres…

Forum SNETP - Intervention de Jean-Christophe Gariel (ASNR)
Intervention de Jean-Christophe Gariel (ASNR)

L’ASNR a été fortement présente durant ces cinq jours, avec notamment les interventions d’Olivier Dubois, commissaire, qui a présenté l’ASNR, ses missions, ses principaux enjeux dans les années à venir relatifs au programme EPR2, aux SMRs et à la prolongation de la durée de fonctionnement des réacteurs, et ses implications dans les travaux collaboratifs de recherche européens, et de Jean-Christophe Gariel, Directeur général adjoint, en sa capacité de coordinateur de PIANOFORTE.

Cette conférence a été notamment l’occasion pour les participants d’échanger sur les thèmes principaux qui seront retenus pour l’appel à projet Euratom 2026-2027. En effet, les conclusions de cet événement permettent à la Commission européenne de préciser les priorités, dans le sens des besoins exprimés, de l’appel à projet qui est en cours de finalisation et qui sera lancé prochainement.

Le projet Mithygène récompensé

Prix FISA EURADWASTE 2025 de l’Innovation
Prix FISA EURADWASTE 2025 de l’Innovation

Lors de la conférence FISA EURADWASTE 2025, Ahmed Bentaib, en tant que coordinateur du projet RSNR/MITHYGENE a reçu le premier prix de l’Innovation dans la catégorie sûreté.

Ce prix d’une valeur de 50 000 euros récompense le développement du prototype COMOS pour la mesure et la surveillance de la composition de l’atmosphère de l’enceinte de confinement en situation d’accidents, notamment graves.

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Journées des thèses 2025 : le premier temps fort de la recherche estampillé ASNR

Introduction
Du 1er au 4 avril 2025, l’ASNR a organisé ses premières Journées des thèses à La Grande-Motte. Un événement majeur qui a réuni près de 90 doctorants travaillant sur des sujets en lien avec la sûreté nucléaire, la radioprotection, la santé et l’environnement, ainsi que leurs encadrants -tuteurs à l’ASNR et directeurs de thèse ASNR ou académiques, experts et partenaires industriels, soit plus de 200 scientifiques.

Du 1er au 4 avril 2025, l’ASNR a organisé ses premières Journées des thèses à La Grande-Motte.

Étang du Ponant

- © Anthony Levrot, Wikimedia Commons, License CC BY-SA 4.0

Un événement majeur qui a réuni près de 90 doctorants travaillant sur des sujets en lien avec la sûreté nucléaire, la radioprotection, la santé et l’environnement, ainsi que leurs encadrants -tuteurs à l’ASNR et directeurs de thèse ASNR ou académiques, experts et partenaires industriels, soit plus de 200 scientifiques.

Ces journées, issues d’une longue tradition de l’ex-IRSN et désormais inscrites dans l’agenda de l’ASNR, sont l’occasion de valoriser la diversité et la qualité des travaux de recherche menés dans ou pour l’établissement. Elles permettent aux doctorants de présenter leurs travaux et favorisent les échanges entre doctorants, encadrants, chercheurs, experts et partenaires de l’ASNR, tout en montrant les apports de ces travaux aux enjeux sur lesquels l’ASNR aura à prendre position. Durant ces trois journées, présentations orales, expositions de posters, moments d’échanges, conférences et tables rondes étaient donc au programme.

Cette première édition sous bannière ASNR a permis de mettre en lumière l’excellence scientifique des thèses en cours, leur pertinence au regard des enjeux techniques et sociétaux. Dans son discours d’ouverture, Olivier Dubois, commissaire de l’ASNR, a souligné « la richesse et l’importance des recherches menées par les doctorants qui alimenteront les décisions du collège de l’ASNR dans les années à venir. »

Olivier Gupta, directeur général de l’ASNR, a conclu ces journées en soulignant que « la formation par la recherche est une excellente formation, quels que soient les métiers auxquels on se destine » et que « la place de la recherche au sein de l’ASNR est essentielle et contribue au rayonnement français et international de la nouvelle Autorité ».

Cinq doctorants ont été récompensés pour la qualité de leurs posters :

La lauréate du 1er prix bénéficie d’un soutien de 500 € pour organiser un événement festif avec son laboratoire. Les cinq posters primés seront également affichés sur les principaux sites de l’ASNR.

Rejoignez les doctorants de l'ASNR

Chaque année, l’ASNR propose une trentaine de nouveaux sujets de thèses de doctorat, associées à de nombreuses écoles doctorales. La campagne de recrutement des thèses 2025 est toujours en cours !

Vous pouvez consulter les 31 sujets actuellement disponibles pour des contrats doctoraux proposés par l’ASNR (doctorants salariés par l’ASNR) dans la rubrique des offres d’emploi de l’Autorité : https://irsn-career.talent-soft.com/offre-de-emploi/liste-offres.aspx, type de contrat « doctorat ». Il ne reste plus que quelques jours pour candidater !

De plus certains sujets sont proposés en partenariats avec des institutions académiques qui recruteront le doctorant. Il s’agit notamment des offres ci-dessous :

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L’ASNR, le CEA et QST ont conjointement organisé un séminaire scientifique sur la recherche en radiobiologie

Introduction
L’ASNR, le CEA (France) et QST (Japon) sont trois acteurs majeurs dans les domaines de la recherche sur les effets biologiques et sanitaires des rayonnements ionisants. Ce séminaire s’inscrit dans le cadre des accords de collaboration bilatéraux existants entre ces trois organismes. Il s’est tenu du 4 au 6 Mars 2025 dans les locaux de l’ASNR à Fontenay-aux-Roses et a réuni plus de 120 chercheurs des 3 organismes, notamment du Japon grâce à la possibilité d’une participation en ligne.

L’ASNR, le CEA (France) et QST (Japon) sont trois acteurs majeurs dans les domaines de la recherche sur les effets biologiques et sanitaires des rayonnements ionisants. Ce séminaire s’inscrit dans le cadre des accords de collaboration bilatéraux existants entre ces trois organismes. Il s’est tenu du 4 au 6 Mars 2025 dans les locaux de l’ASNR à Fontenay-aux-Roses et a réuni plus de 120 chercheurs des 3 organismes, notamment du Japon grâce à la possibilité d’une participation en ligne.

L’avancée des recherches dans les domaines des applications médicales des rayonnements ionisants, de la réponse médicale aux urgences nucléaires et radiologiques et des effets sanitaires des faibles doses a été discutée. Ce séminaire a offert aux équipes de recherche l’occasion de se rencontrer, de mieux se connaître, et de stimuler l'émergence de nouveaux domaines de collaboration. En particulier, l’un des objectifs était de faciliter la mise en place de projets de recherche conjoints en favorisant l'échange d'étudiants ou de jeunes chercheurs mais également en construisant des réponses communes aux appels à projets de recherche.

Photo de groupe - Workshop QST-CEA-ASNR
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PALLAS : inauguration des infrastructures du projet à Tournemire

Introduction
Le 6 septembre 2024, Jean Christophe Niel, directeur général de l’IRSN, a inauguré, en présence de Charles GIUSTI, préfet de l’Aveyron et de nombreux élus locaux, les nouvelles infrastructures développées dans le cadre du projet PALLAS sur le site du laboratoire de recherche souterrain de Tournemire.

Le 6 septembre 2024, Jean-Christophe Niel, directeur général de l’IRSN, a inauguré, en présence de Charles GIUSTI, préfet de l’Aveyron et de nombreux élus locaux, les nouvelles infrastructures développées dans le cadre du projet PALLAS sur le site du laboratoire de recherche souterrain de Tournemire.

Inauguration de PALLAS

Financé par BPI France et piloté par l’IRSN depuis fin 2022, le projet PALLAS a réuni six partenaires français. Ce projet a créé une plateforme expérimentale, pluridisciplinaire et novatrice, qui sera exploitée pour mener des recherches afin d’évaluer des technologies de pointe dédiées à la surveillance de colis de déchets radioactifs destinés à être pris en charge dans une installation souterraine.

Grâce à PALLAS, le laboratoire de Tournemire s’est enrichi d’une nouvelle galerie de 120 mètres de long, à partir de laquelle seront creusés des micro-tunnels permettant de surveiller le comportement de colis factices en conditions in situ, et d’un nouveau bâtiment dénommé « espace maquette », qui offre désormais la possibilité de réaliser des expérimentations complémentaires sur ces colis factices. 

Ainsi, le projet PALLAS apportera des connaissances destinées à enrichir l’expertise de l’IRSN sur la sûreté des installations de gestion des déchets radioactifs, sûreté qui repose en grande partie sur la capacité à surveiller les colis, y compris à distance, sur des durées séculaires.

Inauguration PALLAS
Inauguration PALLAS
Inauguration PALLAS
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