Incident de radioprotection au centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) ayant conduit à l’irradiation localisée d’un travailleur

Introduction
Le 24 juillet 2025, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France a déclaré à l’ASNR un évènement significatif de radioprotection concernant l’irradiation localisée d’un travailleur par le faisceau de l’accélérateur de particules AGLAE, utilisé à des fins d’analyse des œuvres d’art et d’objets anciens.

Le 24 juillet 2025, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France a déclaré à l’ASNR un évènement significatif de radioprotection concernant l’irradiation localisée d’un travailleur par le faisceau de l’accélérateur de particules AGLAE, utilisé à des fins d’analyse des œuvres d’art et d’objets anciens. 

L’irradiation a engendré un érythème au niveau de l’impact du faisceau sur le bras du travailleur, c’est-à-dire une brûlure radiologique du premier degré qui se manifeste par une rougeur de la peau, caractéristique d’un effet déterministe des rayonnements ionisants. Le travailleur a été pris en charge par son médecin traitant et par le médecin du travail, qui bénéficient de l’appui d’un médecin spécialisé de l’Etablissement de santé de référence régional pour le risque nucléaire et radiologique et des experts de l’ASNR pour la reconstitution de la dose.

L’ASNR a mené une inspection réactive sur site le 30 juillet 2025. Cette inspection a permis d’examiner les premières causes identifiées par le C2RMF, parmi lesquelles figure un dysfonctionnement de l’automate de sécurité prévu par les normes applicables aux accélérateurs de particules dans les domaines industriels et la recherche (NF M 62-105). Ainsi, le faisceau de particules n’a pas été interrompu par l’automate de sécurité lorsque le travailleur s’est introduit dans la salle d’expérimentation. Par ailleurs, il ressort de l’inspection une culture de radioprotection perfectible, en particulier pour la prévention des risques liés à l’accélérateur de particules.  

L’inspection a par ailleurs permis de préciser les conditions dans lesquelles le travailleur a été exposé, ce qui permettra à l’ASNR de fournir aux médecins concernés une reconstitution de la dose reçue.

Le C2RMF, à la suite de l’inspection du 30 juillet 2025 et de la déclaration d’évènement significatif de radioprotection, devra présenter à l’ASNR l’analyse détaillée de l’évènement, des causes profondes ayant conduit à cet incident et des actions correctives prises et envisagées. Il devra par ailleurs fournir les réponses aux différentes demandes de la lettre de suite d’inspection. 

En raison de la survenue d’effets déterministes liés à l’exposition, cet événement a été classé au niveau 3 de l’échelle INES (échelle internationale de gravité des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité). 

L’ASNR s’assurera de la remise en conformité de l’installation et de la bonne prise en compte du retour d’expérience par l’établissement. Elle veillera au partage de ce retour d’expérience, à la fois au niveau national et au niveau international, compte tenu du niveau de classement de cet événement dans l’échelle INES.

Avis d'incident

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Dialogue avec les parties prenantes : le collège de l’ASNR rencontre Greenpeace France

Introduction
Dans le cadre de sa démarche de dialogue avec les parties prenantes, l’ASNR a reçu le 1er juillet une délégation de Greenpeace France.

Dans le cadre de sa démarche de dialogue avec les parties prenantes, l’ASNR a reçu le 1er juillet une délégation de Greenpeace France.

L’échange a porté sur les sujets d’actualité suivants :

Le collège de l’ASNR reçoit régulièrement cette association. Ces rencontres permettent au collège de mieux appréhender les préoccupations et les avis de ses interlocuteurs, d’expliquer les principes et les modalités de l’activité de contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, et de connaître leur position sur les démarches de dialogue en cours et à venir.

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Protection des installations nucléaires françaises face au risque incendie : Bilan et recommandations de l’examen européen par les pairs (2023-2025)

Introduction
Le Groupement européen des autorités de sûreté nucléaire (ENSREG) a publié son rapport de synthèse de la revue par les pairs des installations nucléaires sur le thème de la protection contre les risques liés à l’incendie, ainsi que les rapports de conclusion par pays. Cet examen européen a permis d’identifier de nombreux domaines de bonne performance pour la France.

Le Groupement européen des autorités de sûreté nucléaire (ENSREG) a publié son rapport de synthèse de la revue par les pairs des installations nucléaires sur le thème de la protection contre les risques liés à l’incendie, ainsi que les rapports de conclusion par pays. Cet examen européen a permis d’identifier de nombreux domaines de bonne performance pour la France.

Séminaire de restitution du 18 juin 2025.

La directive européenne 2014/87/Euratom sur la sûreté nucléaire prévoit la réalisation, tous les six ans, d’un examen par les pairs des installations nucléaires de chaque État membre sur un thème spécifique.

Après un premier examen thématique lancé en 2017 sur le thème de la gestion du vieillissement des réacteurs nucléaires, un 2e cycle d’examen par les pairs a été lancé en 2023 avec pour thème la protection des installations nucléaires contre les risques liés à l’incendie. 

Chaque pays participant a soumis un rapport d'évaluation national, qui a été examiné par des experts d'autres pays. Le rapport de la France couvre dix installations nucléaires représentatives des réacteurs nucléaires en activité, des installations du cycle du combustible et des installations en démantèlement et a été publié en octobre 2023 [télécharger le rapport de la France : version française - version anglaise].

La revue par les pairs des rapports nationaux, qui a été menée en 2024 sous la direction de Sylvie Cadet-Mercier de l’ASNR, a permis d’examiner les dispositions de protection incendie déployées sur les installations nucléaires retenues dans le cadre de cette revue. Elle a permis d'identifier, au niveau de l'Union Européenne, à la fois les bonnes pratiques et les défis, présentées dans le rapport de synthèse ainsi que, pour chaque pays participant, les domaines de bonne performance et les axes d’amélioration nécessaires présentées dans les rapports de conclusion par pays. Ces rapports sont disponibles sur le site internet ensreg.eu.

Présentation du rapport français par Christophe Quintin (ASNR) en octobre 2024.

Cet examen européen par les pairs a permis d’identifier de nombreux domaines de bonne performance pour la France. Parmi celles-ci, les pairs ont souligné la qualité de l’examen mené à la suite d’événements incendie dans le domaine industriel non-nucléaire pour en tirer des enseignements pour les installations nucléaires. En matière de prévention du risque incendie, la mise en place de nouveaux dispositifs de surveillance constituent aussi de réelles améliorations selon les pairs. Par ailleurs, les actions de modernisation des systèmes de protection incendie, tant sur les réacteurs électronucléaires que sur le réacteur à haut flux de l’ILL, ont été saluées. 

Deux axes d’amélioration identifiés dans le rapport d’auto-évaluation ont été retenus pour la France :

  • la mise en œuvre de systèmes d'extinction par pulvérisation d'eau dans les installations nucléaires du cycle du combustible lorsque leur déploiement est compatible avec les procédés utilisés ;
  • la mise en œuvre de dispositions complémentaires visant à garantir d’assurer la collecte intégrale des eaux d’extinction et leur rétention sur une installation du cycle du combustible.

Les pays participants doivent par la suite publier un plan d’actions national, détaillant les actions mises en œuvre en réponse aux axes d’amélioration identifiés lors de cette revue au niveau européen.

Enfin, l’exercice d’examen a été achevé par la tenue d’un événement public de restitution et de transparence qui a eu réuni plus de 130 participants le 18 juin 2025. Il y a été souligné que cette revue approfondie, qui a nécessité une mobilisation importante des exploitants, des autorités de contrôle et des experts, a permis de mettre en lumière de bonnes pratiques et favoriser le partage de connaissances et des retours d’expérience au niveau européen sur les risques liés à l’incendie dans les installations nucléaires. 

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Mise en place d’un régime d’autorisation pour certaines opérations de transport de sources radioactives

Introduction
En application de l’article R. 1333-146 du code de la santé publique, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a adopté le 28 mars 2025 la décision n° 2025-DC-011 pour introduire, en sus du régime actuel de déclaration, un régime d’autorisation pour les activités de transport des sources les plus radioactives, au vu des enjeux qu’elles présentent en matière de sécurité . L’arrêté d’homologation de cette décision a été publié au Journal officiel de la République française du 17 juillet 2025.
https://www.asn.fr/espace-professionnels/transport-de-substances-radioactives/autorisation-et-declaration-des-entreprises-realisant-des-tsr-en-tout-ou-partie-en-france

En application de l’article R. 1333-146 du code de la santé publique, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a adopté le 28 mars 2025 la décision n° 2025-DC-011 pour introduire, en sus du régime actuel de déclaration, un régime d’autorisation pour les activités de transport des sources les plus radioactives, au vu des enjeux qu’elles présentent en matière de sécurité [1]

L’arrêté d’homologation de cette décision a été publié au Journal officiel de la République française du 17 juillet 2025.

Proportionner l’encadrement réglementaire aux enjeux

Cette décision :

  • soumet à autorisation les opérations d’acheminement routier sur la voie publique en France des sources radioactives ou lots de sources équivalents de catégorie A, B ou C [2]. Ces sources sont des sources scellées de haute activité (SSHA) ou, regroupées (lot) [3] ;  
  • soumet au régime de déclaration les opérations de transport de substances radioactives qui ne relèvent, ni du régime d’autorisation, ni de l’exemption ; et
  • abroge la décision n° 2015-DC-0503 de l’Autorité de sûreté nucléaire qui soumettait à déclaration les opérations de transport.

La nouvelle obligation d’autorisation sera effective au 1er janvier 2026. Ainsi, tout transporteur désirant effectuer des opérations d’acheminement, par route, de sources ou lots de sources radioactives de catégorie A, B ou C, devra disposer à compter de cette échéance d’une autorisation de l’ASNR. 

Toute question portant sur l’application de ces nouvelles modalités peut être transmise à DTS-transport@asnr.fr .

Pour en savoir plus :

  • Consulter la page récapitulative sur les « autorisation et déclaration des entreprises réalisant des transports de substances radioactives, en tout ou partie, en France ».
     

[1] Protection contre les actes de malveillance
[2] La réglementation française définit quatre catégories A, B, C ou D, dans l’ordre décroissant de risque radiologique. Cette classification est établie dans le code de la santé publique (annexes 13-7 et 13-8).
[3] Plusieurs sources radioactives regroupées, qui constituent un lot, peuvent présenter ensemble un niveau de risque supérieur à chacune des sources prises indépendamment.

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Le président de l’ASNR rencontre ses partenaires aux États-Unis

Introduction
Du 15 au 17 juillet 2025, le Président de l’ASNR, Pierre-Marie Abadie, accompagné du commissaire Olivier Dubois, s’est rendu aux Etats-Unis pour présenter la nouvelle autorité de sûreté française, dans l’ensemble de ses missions et responsabilités, à ses partenaires américains et évoquer avec eux les principaux enjeux auxquels l’ASNR et les autres autorités de sûreté font face aujourd’hui.

Du 15 au 17 juillet 2025, le Président de l’ASNR, Pierre-Marie Abadie, accompagné du commissaire Olivier Dubois, s’est rendu aux Etats-Unis pour présenter la nouvelle autorité de sûreté française, dans l’ensemble de ses missions et responsabilités, à ses partenaires américains et évoquer avec eux les principaux enjeux auxquels l’ASNR et les autres autorités de sûreté font face aujourd’hui.

La délégation de l’ASNR rencontre la NRC. ©US NRC

À gauche, Pierre-Marie Abadie, président de l’ASNR. À droite, Annie Caputo, commissaire de la NRC. ©ASNR

À cette occasion, Pierre-Marie Abadie et Olivier Dubois ont rencontré la US NRC (Nuclear Regulatory Commission www.nrc.gov), notre homologue, et discuté avec la commissaire Annie Caputo. Pour les activités de recherche en sûreté, plusieurs réunions ont été organisées avec la direction de la recherche de la NRC, le ministère américain de l’énergie (DOE) et ses composantes NNSA (National Nuclear Security Administration www.energy.gov/nnsa) et NE (Office of Nuclear Energy www.energy.gov/ne) afin d’aborder les programmes de recherche en cours et en projet, notamment sur la sûreté des combustibles et sur la criticité. En matière de radioprotection, dans le domaine de la santé, des échanges ont eu lieu avec le NIH (National Institutes of Health) et sa composante NIAID (National Institute of Allergy and Infectious Diseases www.niaid.nih.gov) sur la poursuite des travaux relatifs au traitement des patients victimes d’accidents d’irradiation.

À gauche, Robert Latta, représentant à la 5ème circonscription de l'Ohio à la Chambre des Représentants des États-Unis. À droite, Pierre-Marie Abadie, président de l’ASNR. ©ASNR

En marge de ces rencontres, le président de l’ASNR s’est également entretenu avec des membres du Congrès américain et le NEI (Nuclear Energy Institute www.nei.org, représentant les industries nucléaires américaines) afin de présenter la nouvelle ASNR, autorité indépendante, et de partager nos priorités et notre vision sur la sûreté nucléaire qui constitue un « bien commun ».

Enfin, ce déplacement a également été l’occasion de visiter les réacteurs AP 1000 et le simulateur de la centrale de Vogtle en Georgie. Lors de cette visite, les discussions ont principalement porté sur le fonctionnement et l’efficacité des systèmes passifs de sûreté, l’historique du projet et les leçons tirées de sa construction. 

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L’ASNR rencontre l’ANCCLI

Introduction
Dans le cadre de sa démarche de dialogue avec les parties prenantes, le collège de l’ASNR a reçu les membres du bureau de l’Association nationale des comités et commissions locales d’informations (ANCCLI) le 23 juin.

Dans le cadre de sa démarche de dialogue avec les parties prenantes, le collège de l’ASNR a reçu les membres du bureau de l’Association nationale des comités et commissions locales d’informations (ANCCLI) le 23 juin. 

L’ANCCLI rassemble aujourd’hui 35 commissions locales d’information qui remplissent une mission d'information, de concertation et de suivi de l'impact des installations nucléaires françaises.

L’échange entre le collège et l’ANCCLI a été l’occasion de souligner l’importance du partenariat permettant de rendre plus robuste l’expertise, la recherche, la décision et le contrôle de l’ASNR et une montée en connaissances et compétences des membres des CLI. Par ailleurs, il a essentiellement porté sur :

  • le financement des CLI et de l’ANCCLI ;
  • les conséquences de la création de l’ASNR, en particulier en termes de recherche et de dialogue avec la société ;
  • la participation de l’ANCCLI et des CLI aux consultations sur les projets de décision et d’avis de l’ASNR, en particulier les délai et le processus de consultation à venir pour Cigéo ;
  • le sujet technique des petits réacteurs modulaires, les CLI étant de plus en plus sollicitées par les porteurs de projet, sans avoir suffisamment d’informations sur le sujet.

Par ailleurs, la direction des relations, de la participation et de la communication (DRPC) est intervenue à l’Assemblée générale de l’ANCCLI du 24 juin pour présenter les actions d’information, de transparence et de dialogue vers les CLI menées dans le cadre du partenariat entre l’ANCCLI et l’ASNR.

L’ASNR entretient des échanges réguliers avec l’ANCCLI, qui lui permettent de mieux appréhender les préoccupations et les avis de ses interlocuteurs, d’expliquer les principes et les modalités des activités d’expertise, recherche, décision et contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, et de connaître leur position sur les démarches de dialogue en cours et à venir.

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Été 2025 : l’ASNR fait le point sur les rejets thermiques des centrales nucléaires pendant les périodes de canicule

Introduction
Pour contribuer au refroidissement de ses réacteurs, une centrale nucléaire prélève de l’eau dans un cours d’eau ou dans la mer. Cette eau est ensuite restituée au milieu naturel, à une température plus élevée que lors du prélèvement. En période de canicule et d’étiage, ces rejets, dits thermiques, sont susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement aquatique. Ils sont donc encadrés par des prescriptions de l’ASNR.

Pour contribuer au refroidissement de ses réacteurs, une centrale nucléaire prélève de l’eau dans un cours d’eau ou dans la mer. Cette eau est ensuite restituée au milieu naturel, à une température plus élevée que lors du prélèvement. En période de canicule et d’étiage, ces rejets, dits thermiques, sont susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement aquatique. Ils sont donc encadrés par des prescriptions de l’ASNR. 

Au cours de l’été 2022, qui avait été marqué par des périodes de canicule et de sécheresse, l’ASNR avait adopté quatre décisions modifiant temporairement les prescriptions encadrant les rejets thermiques des centrales nucléaires de Blayais, Bugey, Golfech, Saint-Alban et Tricastin. Ces décisions avaient été adoptées à la suite de demandes d’EDF et après examen des enjeux liés à la protection de l’environnement. Elles prescrivaient une surveillance renforcée de l’environnement aquatique, en particulier de la faune piscicole. Elles répondaient au besoin de maintenir la production d’électricité de certaines centrales afin de répondre à deux impératifs de nécessité publique : d’une part assurer la sécurité du réseau électrique et d’autre part préserver les réserves de gaz naturel et d’eau des barrages hydroélectriques en prévision de l’hiver 2022/2023 dans un contexte de forte tension au plan énergétique.

L’ASNR présente le retour d’expérience de l’application de ces décisions dans une note technique, en particulier le bilan de la surveillance renforcée de l’environnement mise en œuvre dans ce cadre.

Les conditions météorologiques et hydrologiques ne peuvent être anticipées que de quelques jours. Dans le cas où EDF serait amenée à solliciter en 2025 une demande de modification temporaire des limites des rejets thermiques de certaines centrales nucléaires en raison d’impératifs de sécurité du réseau électrique, l’ASNR devra instruire cette demande dans un temps limité.

Afin d’anticiper une telle situation, EDF a transmis à l’ASNR au début de l’été 2025 des éléments techniques portant sur la réponse des écosystèmes observée lors des épisodes de canicule passés et sur la surveillance renforcée des eaux de surface qu’elle envisage.

L’ASNR met à disposition ces éléments sur son site Internet. Le public qui le souhaite peut formuler des observations sur ces documents sur ce lien.

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L’ASNR met en demeure Framatome

Introduction
L’ASNR met en demeure Framatome de respecter certaines dispositions pour les activités de la station de condensation de l’acide fluorhydrique (« station HF »)

L’ASNR met en demeure Framatome de respecter certaines dispositions pour les activités de la station de condensation de l’acide fluorhydrique (« station HF »)

L’INB 63-U de Framatome à Romans-sur-Isère produit de l’acide fluorhydrique (HF) dans le cadre de la fabrication des combustibles utilisés dans les centrales nucléaires. Cet acide, toxique par inhalation, est produit sous forme gazeuse puis condensé dans une station de condensation dite « station HF ». 

La station de condensation de l’acide fluorhydrique a été mise en service en 2006. Le dernier alinéa de l’article 1.2 de l’arrêté du 7 février 2012 modifié, fixant les règles générales relatives aux installations nucléaires de base, précise que l’exploitant est tenu de respecter les dispositions de son rapport de sûreté approuvé par l’ASNR. Le rapport de sûreté de Framatome établit un échéancier de réalisation de mesures préventives du vieillissement de la station HF consistant notamment au remplacement de tronçons de tuyauterie et des cuves de stockage d’acide fluorhydrique tous les 5 à 15 ans selon le type d’équipement. Il précise également « qu’un aménagement des dates de remplacement pourra être envisagé après bilan du vieillissement. »

Lors de l’inspection du 27 novembre 2024, l’ASNR a constaté l’absence de remplacement de certains équipements de la station HF, dont les cuves, sans qu’un bilan du vieillissement ait été établi pour justifier ce choix. Framatome a présenté une évaluation des cuves réalisée en préparation du dossier de réexamen ainsi qu’un rapport d’une société externe indiquant des signes de vieillissement. Les réponses de Framatome à cette inspection ont conduit l’ASNR à demander des compléments qui n’ont eux aussi pas permis de conclure à une entière maîtrise du vieillissement. 

Un rapport contradictoire relatif à cet écart a alors été établi par l’ASNR en application de l’article L. 171‑6 du code de l’environnement. En réponse à ce rapport, Framatome n’a pas remis en cause les manquements observés et a présenté deux options de mise en conformité ainsi que des mesures compensatoires (vérifications supplémentaires, modalités d’exploitation, …) jusqu’à la mise en œuvre de la solution définitive.

Néanmoins, les mesures compensatoires valorisées par Framatome ne permettent pas de garantir la tenue des équipements en polyéthylène haute densité (PEHD) contenant de l’HF jusqu’à la mise en œuvre, tardive, de la solution définitive en raison des incertitudes liées à l’état de vieillissement des équipements en PEHD. En effet, le vieillissement de ce matériau au contact de l’acide fluorhydrique est mal connu et il n’existe pas de critère normatif pour l’évaluer. Framatome n’a, par ailleurs, pas présenté de mesure in situ sur ces équipements. Considérant que Framatome doit assurer la maîtrise du vieillissement des équipements de la station HF comme indiqué dans son rapport de sûreté, l’ASNR met en demeure Framatome de respecter les dispositions du dernier alinéa de l’article 1.2 de l’arrêté du 7 février 2012 modifié fixant les règles générales relatives aux installations nucléaires de base selon les échéances présentées dans l’article 1 de la décision ci-dessous. L’exploitant devra par ailleurs présenter et mettre en œuvre, dans l’attente du remplacement des équipements, des mesures compensatoires robustes permettant de prévenir le risque de fuite d’acide fluorhydrique toxique.

En savoir plus :

Décision n°CODEP-LYO-2025-042450 du président de l’ASNR du 8 juillet 2025
portant mise en demeure de FRAMATOME établissement Romans sur Isère de se conformer aux dispositions du dernier alinéa de l’article 1.2 de l’arrêté du 7 février 2012 modifié fixant les règles générales relatives aux installations nucléaires de base en ce qui concerne la station de condensation de l’acide fluorhydrique de l’INB 63-U.

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